Arkema-Jarrie -- Le Pont-de-Claix (Isère) : Plans de prévention des risques technologiques - des cadeaux à de gros industriels14/03/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/03/une2276.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Arkema-Jarrie -- Le Pont-de-Claix (Isère) : Plans de prévention des risques technologiques - des cadeaux à de gros industriels

Suite à la catastrophe due à l'explosion de l'usine AZF à Toulouse, une loi adoptée en 2003 oblige les industriels et les collectivités locales à mettre en place, autour des usines chimiques, des plans de prévention des risques technologiques (PPRT), censés protéger les populations. Pour toute la France, 420 plans devraient être adoptés.

L'application de cette loi est très lente. Par exemple en Isère, où treize plans sont prévus, deux seulement ont été décidés et un seul est en cours de réalisation, celui concernant l'usine Arkema de Jarrie. Certes, les études pour l'élaboration des plans sont complexes et leur coût très élevé. Il en est de même pour la mise aux nouvelles normes pouvant impliquer des modifications des processus de fabrication, souvent obsolètes par carence d'investissements. C'est le cas chez Arkema-Jarrie, où la production de chlore se fait encore avec des cellules d'électrolyse utilisant du mercure, ce qui est interdit par l'Union européenne. Mais jusque-là, l'usine a bénéficié de dérogations répétées. Quant aux riverains et aux communes concernés, ils doivent adapter les maisons et les locaux publics aux normes de sécurité imposées.

Les industriels de la chimie du sud de l'agglomération grenobloise, Arkema et Perstorp (ex-Rhodia), ont trouvé la solution pour réduire le coût de la modernisation de leurs usines : ils ont demandé à l'État d'en payer une partie, et l'État s'est exécuté. En 2010, Arkema s'est vu offrir 40 millions d'euros pour un budget chiffré à cent millions, et Perstorp va recevoir 26 millions de l'État, 3,5 millions de la Région et 5,3 millions de la communauté de communes de l'agglomération grenobloise, soit au total 34,8 millions pour un projet de 87 millions.

Les riverains, particuliers et collectivités locales vont également devoir engager des dépenses colossales pour la sécurité des personnes, mais ils ne pourront pas, ou très peu, compter sur des aides publiques. Le gouvernement a même eu le cynisme de baisser les réductions d'impôt possibles pour les particuliers, sous prétexte de lutter contre les « niches fiscales » !

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