Cofinoga -- Mérignac (Gironde) : En grève14/03/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/03/une2276.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Cofinoga -- Mérignac (Gironde) : En grève

Lundi 12 et mardi 13 mars, les 2 000 travailleurs de Cofinoga Mérignac étaient en grève reconductible à plus de 95 %, à l'appel de l'intersyndicale, contre le plan de licenciements décidé par la direction, un plan de plusieurs centaines de licenciements.

En fin de semaine, la direction a donné le détail des suppressions d'emplois. Au total, sur les 2 378 CDI du groupe, elle veut en supprimer 507, dont 397 à Mérignac et 44 à Paris. Tous les services sont touchés, du support technique aux relations clientèle, en passant par les services recouvrement, des travailleurs du rang aux cadres. Avant, la direction avait donné à la préfecture quelques détails sur les reclassements proposés : rien pour les cadres, quarante postes à Cetelem qui appartient aussi à BNP Paribas et une centaine sur les Galeries Lafayette, à travers tous les pays.

Sur les postes à Cetelem, les travailleurs perdraient toute leur ancienneté professionnelle. Quant aux Galeries Lafayette, qui restructurent aussi de leur côté, cela voudrait dire déménager à des centaines de kilomètres, pour devenir vendeur ! C'est donc du vent, et pour la plupart loin de l'agglomération bordelaise. Ce sont en fait des centaines de licenciements qui sont programmés, ce qui a convaincu les travailleurs de Mérignac de se mettre massivement en grève le 12 mars, pour faire pression sur le conseil d'administration du 13 mars.

Le 12 au matin, les entrées du site étaient bloquées aux voitures et les bureaux étaient vides, la grève étant quasi unanime. À 10 h, un millier de travailleurs ont voté à l'unanimité la reconduction de la grève pour le lendemain, jour où une manifestation de plus de 1 500 salariés de Cofinoga a pris possession de la zone industrielle et commerciale de la ville.

Les revendications sont « Aucun licenciement » et un minimum de 50 000 euros et deux mois de salaire par année d'ancienneté pour les volontaires au départ. BNP Paribas et les Galeries Lafayette, les deux actionnaires, ont pendant des années tiré de l'activité de crédit revolving de Cofinoga des centaines de millions d'euros de dividendes, en extorquant des millions aux familles des couches populaires qui n'ont plus que ce genre d'organisme pour joindre les deux bouts. Et quand cette activité ne marche plus autant qu'ils le souhaitent, ces requins de la finance s'attaquent aux salariés en les jetant par centaines sur le carreau.

Les actionnaires sont riches : BNP Paribas a fait six milliards de profits en 2011. C'est sur cet argent qu'il faut prendre pour qu'aucun travailleur n'ait à subir les conséquences d'un système dont il n'est pas responsable.

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