Exilés fiscaux : Levée du secret bancaire et contrôle des comptes des capitalistes !14/03/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/03/une2276.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Exilés fiscaux : Levée du secret bancaire et contrôle des comptes des capitalistes !

Après avoir « découvert » que des grandes entreprises ne payaient pas d'impôts en France, Sarkozy a continué à jouer les vertueux en s'en prenant aux évadés fiscaux. « Tout exilé fiscal qui est parti à l'étranger dans le seul but d'échapper à l'impôt français devra déclarer ce qu'il a payé comme impôt à l'étranger. Et si c'est inférieur à ce qu'il aurait payé sur les revenus de son capital en France, on lui fera payer la différence », a-t-il déclaré lundi 12 mars sur TF1.

Et si les exilés fiscaux refusent de payer ? Sarkozy et son équipe brandissent la grosse menace : qu'ils abandonnent donc la nationalité française, s'ils ne veulent pas être poursuivis par le fisc. Voilà qui doit faire s'étrangler de rire ceux qui possèdent un compte au Liechtenstein, un chalet en Suisse, une résidence à Venise, une île aux Bahamas et un yacht amarré aux Seychelles !

Ces menaces sont un écran de fumée destiné à l'électorat. Sarkozy tente de se faire passer pour quelques semaines comme le pourfendeur des grosses fortunes, pour récupérer des voix. Il est d'autant moins crédible que son ancien ministre du Budget, Eric Woerth, avait tenté en 2009 une opération de séduction envers les fraudeurs du fisc, qui pouvaient rapatrier leurs capitaux dans le plus grand secret, sans payer d'amende, et même en négociant le montant de l'impôt qu'ils avaient à verser. Le succès avait été minime, puisque sept milliards d'euros de capitaux étaient revenus en France sur les cinquante à cent milliards au moins qui dorment dans des coffres à l'étranger.

Pour savoir qui sont les exilés fiscaux et quel est le montant de leur fortune cachée à l'étranger, il suffirait de lever le secret bancaire. En 2009, un employé d'une filiale suisse de la banque HSBC avait dressé une liste de quelque 3 000 Français possédant un compte en Suisse -- nombre réévalué plus tard à 8 000. Cela avait fait scandale et il lui avait été interdit de la publier, la loi étant du côté des fraudeurs. Mais l'exemple montre combien il y aurait intérêt, pour les travailleurs, à faire voler en éclats le secret bancaire et à aller contrôler les comptes des entreprises et le montant des fortunes accumulées par les capitalistes.

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