Brésil : Après les élections municipales, la popularité de Lula résistera-t-elle à la crise ?30/10/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/10/une2100.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Brésil : Après les élections municipales, la popularité de Lula résistera-t-elle à la crise ?

Dimanche 26 octobre avait lieu au Brésil le deuxième tour des élections municipales. Il ne restait plus à élire au suffrage direct que les maires en ballottage, les conseillers municipaux étant élus à la proportionnelle au premier tour, tenu le 5 octobre.

C'est la continuité : un grand nombre de maires sortants ont été réélus, ou ont fait élire leurs poulains. Le PMDB de centre-droit et le PT du président Lula, qui gouvernent ensemble, dirigent chacun six des 27 capitales d'État, et neuf autres sont aux mains de maires « alliés ». La coalition gouvernementale sort donc victorieuse de ces élections, à l'image de Lula qui à deux ans de la fin de sa présidence reste populaire, et cela à droite comme à gauche.

La seule ombre au tableau est que Marta Suplicy, candidate du PT à Sao Paulo, la plus grosse ville et la capitale économique du pays, a été battue de 20 points par le maire sortant Kassab, qui appartient à l'opposition. Elle avait dirigé la ville de 2000 à 2004, où elle avait été battue par la droite. Mais malgré sa nombreuse population ouvrière Sao Paulo n'a jamais vraiment été une ville de gauche. En outre, la bourgeoise Marta Suplicy n'a pas grand-chose qui puisse plaire à un électorat ouvrier.

Mais quels que soient les succès et les échecs électoraux des divers partis, c'est maintenant avec la crise économique qu'il va falloir compter, aussi bien au niveau local qu'au niveau national. La Bourse de Sao Paulo a depuis mai perdu 50 % de sa valeur et a été fermée plusieurs fois. Les prix des matières premières agricoles et minières, qui représentent la plus grande part des ressources en devises du pays, sont en train de baisser. La monnaie, le real, a perdu depuis août 50 % de sa valeur par rapport au dollar. Certaines grosses entreprises mettent déjà en vacances forcées leurs travailleurs, comme Fiat et General Motors. Lula a beau répéter que le pays est à l'abri de la crise mondiale, les faits le démentent chaque jour.

Six années de politique probourgeoise et antiouvrière et de scandales n'ont pas mis fin à la popularité de Lula, y compris dans la classe ouvrière et chez les paysans pauvres, et elles semblent n'avoir que peu entamé l'influence de son parti. Cela était en partie dû à la bonne situation économique du Brésil. La crise risque bien de remettre tout cela en question.

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