Mardi 28 octobre, plusieurs centaines de travailleurs de General Motors ont manifesté à Strasbourg, appuyés par une délégation de travailleurs de Ford venus exprès de Bordeaux, de travailleurs de Peugeot Mulhouse et d'autres entreprises. Les manifestants ont accueilli très chaleureusement notre camarade Arlette Laguiller et Olivier Besancenot, venus leur apporter leur soutien

L'initiative a été prise par les travailleurs et la CGT de General Motors au lendemain de la manifestation du 7 octobre, où ils s'étaient retrouvés à 120 derrière la banderole de la CGT qui disait« Des garanties pour nos emplois et nos salaires, pas pour la fortune des actionnaires ». Forts de ce nombre inhabituel, ils ont décidé de remettre cela pour s'adresser à la population et faire savoir largement qu'ils n'allaient pas accepter que l'usine soit vendue sans qu'ils aient des garanties sur l'emploi et les salaires.

De plus, la direction de GM a fermé l'usine pendant une semaine et mis les salariés en congés forcés ou en chômage. Il en sera ainsi tous les lundis à partir du 10 novembre, le mardi 2 décembre ainsi que du 20 décembre au 5 janvier 2009. Elle a expliqué sans vergogne que cette fermeture était nécessaire pour atteindre l'objectif de 41,4 millions d'euros de bénéfices à la fin de l'année. Cette déclaration faite aux membres du Comité d'entreprise et répercutée immédiatement dans les ateliers a été une raison de plus pour venir manifester.

Pendant les deux semaines qui ont précédé la fermeture, la direction a demandé d'augmenter la production et ne s'est même pas gênée de faire appel aux heures supplémentaires. Cela n'a fait que doubler ou tripler le nombre de militants pour la manifestation du 28. Environ deux cents ouvriers portaient ouvertement sur leur bleu de travail un badge appelant à venir manifester.

Ils peuvent être contents car cela a été un succès : entre 700 et 800 personnes ont défilé en scandant des slogans, en chantant. La manifestation a débuté par des prises de parole, d'abord du responsable de la CGT de GM qui a dénoncé le système capitaliste nuisible à l'ensemble de la société et plus particulièrement pour les travailleurs. Il a appelé à ne pas accepter d'être une fois de plus victimes de la crise de leur système et à crier bien haut que l'on ne veut pas payer pour les responsables. Après un responsable de la CGT de l'USTM, un salarié de Ford est intervenu pour expliquer que leur situation était la même que celle des salariés de GM, sauf que cela fait plus de dix mois qu'ils attendent de savoir à quelle sauce ils vont être mangés ou... liquidés. Puis Arlette Laguiller et Olivier Besancenot ont apporté leur soutien, vivement applaudis

À la fin, le responsable de la CGT de GM a appelé tous les présents à préparer autour d'eux les prochaines manifestations, affirmant qu'elles seront nécessaires pour se regrouper et être plus forts pour imposer une politique capable de faire reculer les capitalistes, parasites du travail de ceux qui font vivre la société. Il a été applaudi lorsqu'il a dit qu'il faudrait supprimer le secret bancaire et commercial, derrière lequel ceux-ci s'abritent pour manigancer leurs forfaits contre les travailleurs, ajoutant qu'il faudrait aussi interdire les licenciements et imposer l'indexation des salaires sur les prix.

Cette manifestation, dynamique de bout en bout, devrait permettre aux salariés de GM de continuer à lutter la tête haute pour les emplois et les salaires.