Hôpital de la Conception-APM - Marseille : Le personnel de la psychiatrie manifeste30/10/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/10/une2100.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hôpital de la Conception-APM - Marseille : Le personnel de la psychiatrie manifeste

Lundi 20 octobre, sur le boulevard devant l'hôpital, le personnel du pôle de psychiatrie de l'hôpital de la Conception, les syndicats SUD et CGT, avaient organisé un pique-nique, avec prise de parole et diffusion de tracts. Autour des tables garnies de petits plats apportés par les agents, près d'une centaine de personnes ont manifesté pour réaffirmer leur refus de recevoir un patient particulièrement difficile, qu'il n'est pas possible de soigner dans les services classiques de psychiatrie.

Cette manifestation faisait suite à plusieurs autres, à la DASS, à la direction générale de l'hôpital et à l'hôpital même, où une assemblée générale avait réuni plus d'une centaine de personnes. Si les agents refusent la venue de ce patient, ce n'est pas parce qu'ils ne veulent pas le soigner mais parce qu'il est connu pour ses accès de violence, difficiles à gérer dans un service classique. Lors d'un précédent séjour à l'hôpital de la Timone où se trouvait alors le service de psychiatrie, cet homme de 140 kilos et mesurant plus de deux mètres avait, pendant une crise, dévasté une unité. Deux soignantes avaient dû sauter par la fenêtre. Ce malade nécessite d'être soigné dans une unité psychiatrique pour malades difficiles, ou dans une unité pour malades agressifs et perturbateurs. Et quand le personnel dit qu'un malade est dangereux, la moindre des choses serait de le croire.

Le personnel de la psychiatrie dénonçait le fait qu'il n'y a pour toute la région qu'une seule unité pour malades difficiles, à Avignon, et une seule unité pour malades agressifs et perturbateurs, à Nice. Et sur toute la France, il n'y a en tout et pour tout que cinq unités pour malades difficiles. Toutes sont pleines et du coup ce patient est renvoyé à l'hôpital.

Des infirmiers au personnel du nettoyage, en passant par les aides-soignants et les ASH, tous voulaient protester contre le manque de moyens dans les services de psychiatrie, contre le fait qu'il n'y a plus de formation spécifique, que la formation se fait sur le tas, auprès des plus anciens. Et le gouvernement prévoit de diminuer encore le nombre d'infirmiers pour les remplacer par des aides-soignants.

Une situation que les manifestants jugeaient d'autant plus scandaleuse qu'au même moment la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, est venue à Marseille offrir une enveloppe de 54 millions d'euros pour la construction d'un hôpital privé. Dans le même temps les hôpitaux publics de la ville ne vont recevoir qu'une dizaine de millions d'euros et on demande au personnel de faire des économies pour combler les déficits.

Grâce à la mobilisation du personnel, l'arrivée du patient est suspendue, il reste pour l'instant dans une unité spécialisée. Cela a permis aussi de faire connaître largement ce problème.

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