La loi Boutin en discussion au Parlement : Le logement social en panne30/10/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/10/une2100.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

La loi Boutin en discussion au Parlement : Le logement social en panne

À l'approche de l'hiver, les associations luttant pour les mal-logés et les sans-abri tirent la sonnette d'alarme. Dimanche 22 octobre, le DAL (Droit au logement) manifestait dans plusieurs villes de la région parisienne, dont Neuilly-sur-Seine, et aux abords de l'Élysée pour dénoncer le projet de loi Boutin sur le logement.

Les Enfants de Don Quichotte, de leur côté, plantaient des tentes à Caen, en attendant d'en mettre partout où le besoin s'en fera sentir. Et Xavier Emmanuelli, fondateur du Samu social il y a quinze ans, déplore le manque de structures d'urgence capables d'accueillir tous les sans-logis de la capitale.

Ces associations dénoncent la pénurie de logements sociaux, qui se fait d'autant plus sentir que la pauvreté progresse. On voit ainsi de plus en plus de salariés qui, bien qu'ayant un emploi, se retrouvent à dormir dehors faute de pouvoir payer un logement, augmentant le nombre de sans-logis, tandis que des familles s'entassent dans des taudis ou dans des chambres d'hôtels sordides et dangereuses.

La loi Boutin actuellement en discussion au Parlement va encore aggraver la situation. Le Sénat a déjà voté de réduire de trois à un an le délai qu'un juge peut accorder à des locataires avant de procéder à leur expulsion. Et, alors qu'il s'est tout de même opposé à ce que les logements en accession à la propriété soient comptabilisés en tant que logements sociaux dans le quota de 20 % imposés aux communes de plus de 3 500 habitants, Christine Boutin, la ministre du Logement, revient à la charge : « On va voir comment cela va se passer au niveau de l'Assemblée nationale », a-t-elle menacé. Elle justifie sa position en disant que les accédants à la propriété dite « populaire » sont les mêmes que ceux qui demandent un logement social !

Traficoter les chiffres, détourner dans les lois les quelques mesures un peu favorables aux plus pauvres ou voter des lois qui aggraveront encore plus la situation, cela, le gouvernement sait faire. Mais pour construire les logements qui manquent (ce qu'il avait promis de faire), là, il n'y a plus personne.

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