Le plan 2009 de financement de la Sécurité sociale : Les hôpitaux publics démantelés pour remplir les caisses du patronat30/10/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/10/une2100.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le plan 2009 de financement de la Sécurité sociale : Les hôpitaux publics démantelés pour remplir les caisses du patronat

Mardi 28 octobre a commencé au Parlement l'examen du plan de financement de la Sécurité sociale 2009. Car c'est le gouvernement, au travers d'une loi, qui définit chaque année quelles seront les utilisations du budget de la Sécurité sociale, et donc de la santé.

Le budget global de la Sécurité sociale devrait être en 2009 de 432,6 milliards d'euros, soit supérieur d'un tiers au budget de l'État. Depuis toujours celui-ci lorgne sur les sommes ainsi collectées et qui viennent entièrement de l'argent prélevé aux salariés, soit par des cotisations directes et la CSG, soit par des cotisations patronales qui sont en réalité du salaire différé. La branche Assurance-maladie, à elle seule, représentera encore près de la moitié de ces sommes, avec 183 milliards d'euros. Or pour son malheur, pourrait-on dire, le budget des hôpitaux représente plus des deux tiers des dépenses de l'Assurance-maladie, les frais de personnel représentant à eux seuls près de 70 % des dépenses hospitalières.

Voilà où se situe le noeud du problème. Car l'État, en fait, se défausse sur la Sécurité sociale et ses finances d'une part toujours plus grande de ses obligations, en matière de santé, de dépendance, de formation. Ainsi il ne met pas un centime pour les hôpitaux publics, ni pour payer le million de salariés environ qui assurent les soins, ni pour leur formation, pour la recherche, etc. Mais il ne met pas un centime non plus pour la construction des bâtiments.

Aujourd'hui, le gouvernement projette de créer une nouvelle branche, dite « dépendance », ce qui aboutira à faire supporter de nouvelles charges à la Sécurité sociale. Le gouvernement est prêt à mettre à bas le système de santé, y compris les hôpitaux publics, pour récupérer ce qu'il appelle « des marges de manoeuvre », et qui lui sert à consacrer une part croissante des finances publiques à aider le patronat. Et lorsque l'État laisse comme cette année 2,4 milliards d'euros d'exonérations patronales à la charge de la Sécurité sociale, c'est à elle de récupérer ces sommes sur les malades. C'est d'ailleurs quasiment la même somme que le gouvernement demande à celle-ci d'économiser en 2009 sur l'Assurance-maladie, et donc en particulier sur l'hôpital.

Après la tarification à l'acte pour les hôpitaux, on voit maintenant sortir le nouveau plan hôpital, dit 2012, le plan Bachelot ; et bien sûr le dernier plan de financement de la Sécurité sociale. « Qu'importe l'emballage, pourvu qu'on ait le résultat » : détourner l'argent des assurés sociaux de son but, la santé publique, pour avoir de quoi arroser le patronat. Cela va se traduire par toujours plus de restrictions, toujours plus de personnels supprimés, de malades qui en conséquence ne recevront pas les soins auxquels ils ont droit.

Tous ceux qui veulent s'opposer à cette politique de rapine, qui veulent défendre le droit à la santé pour tous en luttant pour qu'on alloue tous les moyens nécessaires, en femmes, en hommes et en finance, aux hôpitaux publics, non seulement sont dans leur droit, mais défendent aussi l'intérêt général.

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