Belgique : Non aux licenciements à UCB !03/09/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/09/une2092.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Belgique : Non aux licenciements à UCB !

L'Union Chimique Belge, qui emploie 1 900 salariés sur le site de Braine-l'Alleud, au sud de Bruxelles, a annoncé une " restructuration " et des licenciements qui vont concerner 425 salariés à Braine, 130 au siège à Bruxelles et 2 400 sur 12 000 dans 40 pays. L'entreprise est pourtant largement bénéficiaire, elle vient encore d'annoncer 108 millions d'euros de bénéfice pour le premier semestre 2008.

La raison invoquée par la direction est l'arrivée à échéance des brevets des médicaments qui lui rapportent le plus et une réorientation vers la fabrication de médicaments bio-pharmaceutiques qui nécessiteraient de nouvelles compétences du personnel. Mais cela ne l'a pas empêchée de distribuer l'ensemble des profits de 2007 - 180 millions d'euros - en dividendes aux actionnaires.

En réalité, depuis quelques années UCB augmente la charge de travail dans tous les secteurs, avec des départs volontaires avec prime et des licenciements sous le moindre prétexte. Dernièrement, sur certaines synthèses, des ouvriers se sont retrouvés seuls en poste 3x8, alors que le site est classé Seveso à cause des quantités importantes de produits toxiques et explosifs utilisés.

Si la perte des brevets peut réduire les bénéfices des entreprises pharmaceutiques, c'est parce qu'elles ne peuvent plus imposer le prix qu'elles veulent en rackettant la Sécurité sociale et les patients. Cela ne les empêche pas de faire quand même des bénéfices, car elles produisent avec des installations largement amorties et même obsolètes.

Mais, comme tous les actionnaires, ceux du secteur pharmaceutique ne veulent pas voir leurs dividendes baisser ne serait-ce qu'un peu, et ils entendent se rattraper en réduisant la masse salariale. Quitte à réembaucher au compte-gouttes dans quelque temps, comme ils l'ont déjà fait, parce qu'ils n'ont plus le personnel suffisant et qualifié pour produire.

Malgré les rumeurs qui couraient depuis quelques semaines, l'annonce a surpris tout le monde par le nombre des licenciements envisagés. Le lendemain, 350 ouvriers, techniciens, employés et ingénieurs, venant de tous les bâtiments, se sont mis en grève une heure trente à l'appel des syndicats et se sont rassemblés pour protester contre les licenciements envisagés et pour donner un avertissement à la direction en vue des futures négociations.

La loi Renault promulguée après la fermeture de Renault Vilvoorde impose, en cas de licenciement collectif, une " phase d'information " d'un ou deux mois où les délégués du personnel peuvent poser leurs questions, avant la " phase de négociations ". Cette loi est censée protéger les salariés contre un licenciement trop hâtif. Mais elle n'empêche nullement les licenciements et ne garantit même pas d'indemnité supplémentaire aux licenciés ! Et c'est par leur mobilisation que les travailleurs d'UCB devront garantir leurs droits.

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