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- Lutte ouvrière n°2092
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États-Unis - Le programme du démocrate Obama : Du rêve pour les électeurs... et des aides aux grandes entreprises
Adoubé lors de la convention démocrate par son ex-rivale Hillary Clinton, mais aussi par le dernier président démocrate Bill Clinton et un représentant du clan Kennedy, Barack Obama a été désigné officiellement comme le candidat démocrate à la présidence des États-Unis. En conclusion, il a présenté son programme lors d'un grand meeting tenu dans un stade de 80 000 places ; un show suivi par 40 millions de téléspectateurs américains.
La campagne est dans la dernière ligne droite. L'élection aura lieu le 4 novembre, il reste deux mois pour mobiliser l'ensemble du camp démocrate uni derrière son candidat et effacer la déception des électeurs démocrates qui auraient préféré voter pour Hillary Clinton.
Pour mobiliser l'électorat, Obama veut le faire rêver. Il a donc été beaucoup question dans ce discours de faire renaître le " rêve américain ", celui des pionniers de la conquête de l'Ouest comme celui de Martin Luther King. Les envolées lyriques étaient là pour faire oublier que les promesses envers la population laborieuse étaient très vagues.
Il a parlé de mettre fin à la discrimination salariale entre hommes et femmes et de baisser les impôts de 95 % des salariés, mais sans dire de combien. Il dit vouloir rendre la santé accessible à tous. À ceux qui n'ont pas d'assurance-maladie privée, il promet la couverture social des parlementaires... sans préciser combien il faudrait payer pour l'avoir ! Enfin Obama a promis, pour améliorer l'éducation, d'embaucher " une armée d'enseignants " et de leur payer de meilleurs salaires.
Mais il a déjà annoncé que l'argent n'était pas tout et que " les dispositifs mis en place par l'État ne pouvaient pas remplacer les parents ". Il a tenu à renouveler ses leçons de morale paternalistes et méprisantes à l'adresse des parents des milieux populaires. " L'État ne peut pas fermer la télé et faire faire ses devoirs à l'enfant " et " les pères doivent être plus responsables et prodiguer l'amour et l'aide dont leurs enfants ont besoin ".
Le message est clair : n'attendez pas tout de l'État. Obama prend bien soin de ne pas prendre d'engagements précis vis-à-vis des classes populaires.
Par contre l'essentiel de sa politique économique, ce sont, encore et toujours, les aides aux entreprises, à celles qui créent des " emplois américains ", aux constructeurs automobiles pour produire des voitures propres, au secteur des énergies renouvelables pour qu'il " crée 5 millions d'emplois " en dix ans.
C'est dire que sa politique d'aides aux entreprises est dans la droite ligne des gouvernements précédents. On peut toujours rêver que les créations d'emplois suivront !
Sur le plan extérieur, Obama a précisé, quels que soit les désaccords qu'il a pu avoir dans le passé sur l'engagement de l'administration Bush au Proche-Orient, qu'il se comportera en homme responsable et assumera les engagements actuels en Afghanistan et en Irak sans plus donner de date, ajoutant : " J'achèverai le combat contre Al Qaïda et les talibans en Afghanistan. "
Il y a fort à parier que, si Obama est élu, le seul vrai changement ce sera la présence d'un Noir à la tête des États-Unis, mais que le sort de la population laborieuse n'en sera pas amélioré pour autant. Car, Blanc ou Noir, le président ne sera que le serviteur des intérêts de la grande bourgeoisie.