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Dans les entreprises
Privatiser pour le bénéfice de quelques privilégiés
Le président de La Poste, Jean-Paul Bailly, a confirmé qu'il allait demander au gouvernement d'aller vers la privatisation. L'établissement public deviendrait une société anonyme en janvier 2010, pour ouvrir son capital au privé par une introduction en Bourse un an plus tard.
" Nous devons obtenir des ressources nouvelles pour pouvoir financer notre développement et saisir les opportunités qui se présentent ", s'est justifié le président de La Poste. Il a chiffré entre 2,5 et 3,5 milliards d'euros la somme dont l'entreprise aura besoin après l'ouverture complète du marché postal à l'échelle européenne, et qui sera empruntée à la Bourse pour augmenter le capital de La Poste. " Et cela sans compter d'éventuelles grosses acquisitions ", a-t-il ajouté.
À quoi servira cette augmentation de capital ? À embaucher le personnel, à mettre fin à la précarité ? À diminuer l'attente aux guichets, à créer de nouveaux bureaux dans les banlieues ou à les rétablir dans les communes où ils ont été supprimés ces dernières années ? Évidemment non ! Car les capitaux privés attendent une rentabilité financière, 8,5 % par an a précisé Bailly. L'augmentation du capital de La Poste servira essentiellement au rachat d'autres sociétés, qui existent déjà, et cela ne créera donc pas d'emploi, pas de service nouveau. D'ailleurs, sans attendre la privatisation, La Poste prévoit dès cet automne le lancement d'un programme d'acquisitions de 600 millions d'euros.
La privatisation de La Poste servira à placer l'entreprise plus directement dans la tourmente de la spéculation. Parler de " développement " à ce propos comme le fait le président de La Poste est un abus de langage : au contraire, de nouveaux sacrifices seront demandés au service public au nom de la rentabilité financière. Tout cela pour, au final, offrir à quelques grands capitalistes les secteurs de l'entreprise jugés les plus juteux.
Aussi, au moment où la direction de La Poste présente son plan de privatisation au gouvernement, il faut tout faire pour que la mobilisation des quelque 300 000 postiers se développe et se renforce, et que la journée du 23 septembre en soit la première étape.