Parti Socialiste : Beaucoup de convives, peu de fromage03/09/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/09/une2092.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Parti Socialiste : Beaucoup de convives, peu de fromage

L'université d'été du Parti Socialiste, à La Rochelle, a vu défiler tous les dirigeants qui postulent au poste de premier secrétaire et se nouer ou se dénouer toutes les possibilités d'alliances pour conquérir ce poste. Tout cela n'étant qu'un hors-d'oeuvre avant le congrès du parti qui se déroulera au mois de novembre et, surtout, avant la désignation du candidat socialiste à l'élection présidentielle de 2012.

Car il s'agit évidemment de cela. Le PS a sans doute remporté presque toutes les régions, plus de députés qu'il n'en escomptait et de nombreuses municipalités. Mais la seule élection qui vaille, c'est celle du président de la République. Car c'est celle qui procure le pouvoir réel (du moins le pouvoir d'exécuter les ordres des grands groupes capitalistes) et son cortège immense de postes à pourvoir, de prébendes à distribuer, de sinécures à offrir, d'ambitions à satisfaire, d'amis à caser.

Et c'est là que le bât blesse, car le PS semble pour l'instant bien loin de pouvoir gagner à nouveau une élection présidentielle. Non seulement l'électorat de gauche n'a jamais été suffisant à lui seul pour représenter 50 % des voix, mais en plus il a été sérieusement échaudé par les passages de la gauche au gouvernement, particulièrement dans ses couches les plus populaires.

Or, aucun des prétendants ne semble se montrer capable, aux yeux des socialistes eux-mêmes, de reconquérir l'électorat perdu. Aucun ne s'impose même pour simplement attendre que la politique antiouvrière de Sarkozy pousse les travailleurs à voter pour " moins pire que la droite ". Aucun non plus n'ose, pour l'instant, proclamer ouvertement que, puisque le PS a détruit le PCF après s'en être servi, il ne lui reste plus qu'à s'allier avec Bayrou pour tenter de trouver une majorité dans le pays. Ce n'est pas que la perspective dérangerait les dirigeants du PS, c'est qu'il n'est pas sûr que Bayrou ait un grand avenir politique.

La guerre des chefs socialistes n'est donc pas près de s'arrêter. Pendant ce temps-là la guerre sociale contre les travailleurs continue. Sur cette question au moins les dirigeants du PS n'ont pas de désaccords majeurs. Quant ils sont dans l'opposition, ils disent qu'ils ne peuvent rien et qu'il faut attendre la prochaine élection. Et s'ils reviennent un jour au gouvernement, ils continueront cette guerre pour le plus grand bénéfice du patronat, comme ils l'ont fait dans le passé.

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