Crédits d'impôt pour la recherche : L'État vide sa caisse au profit des bourgeois03/09/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/09/une2092.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Crédits d'impôt pour la recherche : L'État vide sa caisse au profit des bourgeois

Depuis 1983, les entreprises bénéficient d'un crédit d'impôt recherche afin, dit le texte de loi, " d'accroître leur compétitivité ". Cela représentait un cadeau au patronat évalué à 1,5 milliard d'euros par an et un manque à gagner équivalent pour les caisses de l'État.

Mais grâce à une modification de la loi entrée en vigueur le 1er janvier 2008, le cadeau va être encore plus conséquent. Le ministère des Finances vient de publier un rapport le chiffrant désormais à 3,5 milliards d'euros par an dont la plus grande partie, 40 %, reviendrait évidemment aux 39 entreprises les plus grosses, les plus riches et les plus rentables.

Sanofi Aventis, par exemple, consacrait en 2005 15,5 % de son chiffre d'affaires, soit 4,4 milliards d'euros, à la recherche et au développement. C'est bien le moins pour un groupe pharmaceutique qui vend très cher ses médicaments pour, dit-il, pouvoir faire face à ses frais de recherche. Eh bien l'État en prendra désormais 30 % à sa charge jusqu'à cent millions d'euros et 5 % au-delà. Soit, dans ce cas, 250 millions d'euros de cadeau à Sanofi Aventis, une entreprise qui a fait sept milliards d'euros de profits l'an passé !

Ce crédit d'impôt recherche, comme les autres dégrèvements fiscaux ou sociaux, ne sert en définitive qu'à enrichir encore un peu plus des entreprises déjà bénéficiaires. Et c'est pour compenser ce genre de largesses aux capitalistes que l'État fait des économies, entre autres en fermant des écoles et des hôpitaux.

Christine Lagarde appelle cela " la France d'aujourd'hui qui investit pour la France de demain ". Car pour ces gens-là, la seule recherche qui vaille, c'est celle du profit et le seul développement qui compte, c'est celui des grandes fortunes. Ils en sont fiers et prétendent même que c'est comme ça que la société avance.

Non, mais c'est de ça qu'elle risque de crever.

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