Dons d'organes : Un trafic macabre03/09/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/09/une2092.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Dons d'organes : Un trafic macabre

L'OMS estime que le trafic d'organes représentait 10 % des greffes de rein pratiquées dans le monde en 2005. Les progrès des médicaments immunosuppresseurs, qui permettent d'éviter le rejet de l'organe transplanté, ont malheureusement facilité ce commerce international. Certains circuits sont bien identifiés, pratiqués par des chirurgiens bien connus de leurs pairs : des Brésiliens pauvres vont se faire prélever un rein en Afrique du Sud, rein qui sera ensuite greffé sur des malades israéliens.

C'est bien sûr la pauvreté qui pousse certaines personnes à vendre une partie de leur corps : en Afrique du Sud, un donneur peut espérer 470 euros pour un rein, en Inde 670 euros, aux États-Unis 20 200 euros, selon des chiffres fournis par l'OMS. C'est un trafic qui rapporte beaucoup : l'OMS cite un montant de 54 000 euros pour la transplantation d'un rein en Colombie.

Ce commerce horrible est le produit de la misère, qui peut atteindre des extrémités telles qu'elle amène des gens à vendre leur sang, un rein et parfois pire... C'est aussi le produit d'un système capitaliste dans lequel tout se vend, pourvu qu'il y ait des acheteurs. Or dans la plupart des pays, on manque de dons d'organes. En France, plus de 13 000 malades sont en attente d'une greffe d'organe, et 231 sont morts en 2007 faute de greffons disponibles. Les préjugés religieux, culturels, expliquent sans doute ce manque de dons, mais pas seulement, puisque 80 % des Européens se disent favorables à la carte de donneur. L'un des aspects du problème est que, faute d'informations suffisantes, seuls 12 % des Européens (10 % des Français) en possèdent une. Voilà pourtant une publicité qui remplacerait avantageusement bien des spots qu'on nous sert à satiété à la télévision.

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