Les émeutes de la faim se multiplient11/04/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/04/une2071.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Les émeutes de la faim se multiplient

Depuis le mois de mars, d'un bout à l'autre de la planète, des émeutes de la faim éclatent. Il ne se passe presque pas un jour sans que la presse rapporte qu'un nouveau pays est touché par cette vague de colère provoquée par la flambée des prix.

Après le Mexique il y a un an, ce sont aujourd'hui l'Afrique, l'Asie et Haïti qui connaissent de violentes émeutes, souvent frappées par une répression policière brutale : il y a eu cette semaine quatre morts à Haïti, plusieurs centaines de blessés en Egypte, deux morts en Côte-d'Ivoire et, selon des sources de la presse africaine, quarante morts au Cameroun. Sans compter, partout, des centaines de personnes arrêtées et emprisonnées pour le seul crime d'avoir revendiqué le droit de pouvoir manger.

Le Sénégal, le Burkina-Faso, la Mauritanie, le Maroc ont également connu des flambées de violence, tout comme l'Ouzbékistan et plusieurs pays d'Asie du Sud-Est. En Thaïlande, le gouvernement en est à disposer des militaires en armes le long des rizières, pour empêcher les affamés de venir se servir directement. Et partout, les manifestants pointent du doigt la même cause : l'augmentation délirante des prix des produits de première nécessité - pain, riz, lait, huile ou viande. Selon l'ONU, le prix moyen d'un repas dans les pays pauvres a augmenté de 40 % en un an - et ce n'est qu'une moyenne, qui masque des augmentations plus folles encore.

Ce sont en réalité des centaines de millions de personnes qui sont directement menacées par la famine - tous ceux qui, dans les statistiques froides des organismes internationaux, sont classés dans la catégorie " moins de 1,5 dollar par jour ", et qui consacrent plus de 80 % de leurs revenus à l'alimentation.

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