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- Lutte ouvrière n°2071
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La Poste - Centre de tri de Saint-Priest (Rhône) : Un coup de semonce
Vendredi 4 avril, au cinquième jour de grève, les employés du centre de tri de Saint-Priest et de la nouvelle Plate-forme industrielle courrier (PIC) ont décidé de suspendre leur mouvement. Même si la participation restait forte (de 20 à 60 % de grévistes au quatrième jour, selon les services), la tendance était à la baisse. Les grévistes se sont donc donné rendez-vous au mois de juin, lorsque la PIC tournera à plein régime.
Un des grands chantiers de réorganisation de La Poste était de fusionner l'ensemble des centres de tri du courrier de la région lyonnaise et de Bourg-en-Bresse (Ain) en une seule entité : la Plate-forme industrielle courrier. À la PIC, la mécanisation des opérations de tri étant beaucoup plus poussée, cela se traduit par des coupes dans les effectifs : de 1 200 agents dans l'ensemble des centres de tri, il n'en restera plus que 650 d'ici le mois de juin.
Horaires chamboulés (jusqu'à 56 nuits supplémentaires travaillées par an pour les équipes de nuit, par exemple), intensification du travail, pauses chronométrées, surveillance permanente du personnel par plus de 70 caméras, telles sont les conditions de travail réservées aux " heureux élus " appelés à travailler à la PIC. Et pour ceux de l'ancien centre de tri qui ne sont pas retenus, ils doivent trouver par eux-mêmes d'ici le mois de juin un poste de travail parmi ceux qui sont proposés à la " bourse de l'emploi ".
Quant aux salaires, La Poste, qui annonce pourtant des bénéfices en progression de 16 % en 2007, n'envisage qu'une prime de 102 euros brut, et encore moins pour les agents à temps partiel et les malades. Cela, répondant au fait qu'il revient plus cher de se rendre au travail dans la nouvelle entité, a été ressenti par tous comme une insulte.
Du côté de la direction, le mutisme a été total. Le jeudi 3 avril, plus d'une centaine de grévistes s'étaient rassemblés devant la direction départementale. Ils ont trouvé l'Hôtel des postes, à Lyon, entièrement barricadé. Le directeur départemental s'est contenté d'envoyer un sous-fifre lire un communiqué. Quant aux employés du centre courrier de l'Hôtel des postes, réduits à l'inactivité, ils ont offert le café aux grévistes des centres de tri, en signe de solidarité.
En suspendant leur mouvement vendredi 4 avril, les grévistes ont donc accordé un délai supplémentaire à la direction pour revoir sa copie. Mais ce n'est que partie remise et la colère risque d'être encore plus grande si la direction ne change rien d'ici le mois de juin.