Gauche-droite au Conseil général de Ile de la Réunion : Je t'aime, moi aussi11/04/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/04/une2071.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Gauche-droite au Conseil général de Ile de la Réunion : Je t'aime, moi aussi

Lors des élections municipales qui ont eu lieu à la Réunion la droite a fortement reculé, perdant huit mairies sur les vingt qu'elle dirigeait auparavant. En revanche, elle a beaucoup mieux résisté aux cantonales gardant toujours la majorité des conseillers généraux : 28 conseillers sur 49, dont dix-sept UMP, huit divers droite et trois Modem.

Si elle n'avait pas été divisée, la droite aurait donc pu élire sans aucun problème la ou le président du département. Seulement, lors d'une réunion générale de ses conseillers généraux à la cuisine (quel symbole !) centrale de Saint-Leu, ceux-ci se sont vertement opposés, les uns soutenant Jean-Louis Lagourgue, le maire de Sainte-Marie, les autres Nassimah Dindar, la présidente sortante du Conseil général.

Après avoir échoué auprès de ses pairs à imposer sa candidature, Dindar s'est alors tournée vers le Parti Communiste Réunionnais et le Parti Socialiste et, en échange de quelques vice-présidences, elle a obtenu leur soutien et le poste tant convoité de présidente du département. La tactique de Dindar a reçu l'aval des dirigeants nationaux de l'UMP, au grand dam d'une vingtaine d'élus de droite qui ont démissionné avec fracas de leur parti pour créer une nouvelle formation de droite qui, à les entendre, maintiendra la clarté politique en refusant toute compromission avec la gauche. Dans l'île, personne n'est dupe de leurs motivations. Leur geste est perçu pour ce qu'il est : la réponse apportée au fait d'avoir été mis de côté par le clan Dindar

La politique d'union entre la droite et la gauche, pour paradoxale qu'elle puisse paraître, n'est pas nouvelle à la Réunion. Dans le passé, les partis de gauche, que ce soit le PCR ou le PS, ont à maintes reprises soutenu la droite. En 1986, par exemple, un autre Lagourgue, Pierre de son prénom, a été élu à la présidence du Conseil régional avec les voix du PCR et du PS. En 1988 c'est au Conseil général qu'un représentant de la droite a été élu grâce aux voix du PCR. Par la suite bien d'autres alliances de ce type ont été mises sur pied, et à chaque fois présentées, en particulier par le PCR, comme reflétant la nécessaire " union de tous les Réunionnais ".

Mais les travailleurs réunionnais, les chômeurs, les Rmistes n'ont pas la mémoire courte. Ils se souviennent que " la très sociale " Nassimah Dindar a supprimé en 2005, lors de sa précédente présidence, plusieurs centaines d'emplois (CED/CEJ) au Conseil général, a réduit l'aide au dispositif " Atelier de la réussite ", a supprimé la subvention de 250 000 euros accordée à l'université en matière de recherche... Ce sont là des choix contre l'intérêt du plus grand nombre ; une politique qu'il faut combattre quels qu'en soient les soutiens.

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