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- Lutte ouvrière n°2071
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Dans les entreprises
La Redoute-Roubaix - Wattrelos : Débrayages pour les salaires
Depuis le mardi 1er avril, des débrayages importants ont lieu chaque matin à la Redoute. Une minorité active est même en grève totale depuis ce jour. C'est à la Martinoire, le secteur " industriel ", là où l'on trie et où l'on emballe les colis, là où l'on charge aussi les camions qui partent livrer leurs " 24 h Chrono ", que le mouvement est le plus suivi. C'est aussi là que les conditions de travail sont les plus dures. Les salaires sont au smic. La direction avait même prévu d'étaler la prime d'ancienneté sur tous les mois de l'année, pour que le smic soit atteint sans rien rajouter aux minima de la branche qui sont au dessous du smic ! Face à l'agitation qui gagnait, la direction a reculé mais, quand elle a proposé 1,2 % d'augmentation des salaires pour l'année (0 % pour l'encadrement), l'agitation est repartie à la hausse.
Le premier jour (sur les 2 000 personnes, dont 700 intérimaires, de la Martinoire) 700 travailleurs ont débrayé et se sont retrouvés en assemblée générale. Depuis, tous les jours, une assemblée générale se tient le matin et une autre pour les équipes d'après-midi. Le mercredi 2 avril, les travailleurs ont été envahir la salle des négociations. Et le lendemain, à plus de 800 personnes, ils ont débrayé et ont voté les revendications : 150 euros d'augmentation, l'embauche de 300 intérimaires et le paiement des heures de grève.
Vendredi 4 avril, une manif très réussie est partie vers Roubaix, à quelques kilomètres, où se trouvent les employés, pour essayer de les entraîner. Une partie d'entre eux ont débrayé. Une centaine de travailleurs de Vert Baudet (filiale de la Redoute), en débrayage, sont également venus à ce rassemblement.
La direction n'a pour l'instant rien cédé de plus qu'une augmentation minimum de 18 euros pour les salaires les plus bas. Autant dire rien du tout, même pas de quoi faire un demi-plein par mois.
Depuis le lundi 9 avril et le début des vacances scolaires de la zone, beaucoup sont en congé. Il y a de moins en moins de monde aux assemblées mais les débrayages restent encore importants. Les grévistes sont bien conscients qu'il faudrait que le mouvement s'étende à d'autres secteurs pour faire reculer ces grands patrons : Pinault pour la Redoute, Mulliez pour les 3 Suisses. Aussi, ce mardi matin, ils sont allés s'adresser aux travailleurs des 3 Suisses, qui les ont bien accueillis.
Le groupe de Pinault, qui possède entre autres la Redoute, a fait un milliard d'euros de bénéfices en 2007. Le chiffre d'affaires de la Redoute n'arrête pas d'augmenter. Depuis cinq ans, 1 000 emplois ont disparu, les 4 700 embauchés qui restent et les 700 intérimaires présents en moyenne à l'année se fatiguent toujours plus pour suivre des cadences infernales.
La Redoute a largement les moyens de payer, aux grévistes de l'y aider.