Accident mortel à Renault-Flins : La direction condamnée11/04/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/04/une2071.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Accident mortel à Renault-Flins : La direction condamnée

La direction de Renault vient d'être condamnée par le tribunal des Affaires de la Sécurité sociale de Pontoise pour " faute inexcusable de l'employeur ". Cela concerne un accident mortel survenu à Flins, dans l'atelier des Presses, il y a quatre ans.

Le 29 mars 2004, un jeune travailleur de 30 ans avait trouvé la mort, écrasé entre deux outils de presses pesant plusieurs tonnes, alors qu'il manipulait un pont roulant. Il avait tenu plusieurs postes avant d'utiliser le pont en question qui présentait des anomalies signalées depuis des mois. Tous les travailleurs avaient été bouleversés par l'accident mais aussi ulcérés de voir jusqu'où pouvait aller la politique de rentabilité de la direction et son mépris pour la vie des travailleurs.

Depuis, les choses n'ont pas fondamentalement changé. Un atelier d'emboutissage est un secteur dangereux par définition, avec des tôles coupantes, un environnement extrêmement bruyant, des va-et-vient de fenwiks incessants. L'atelier de Flins est particulièrement encombré, les fréquents changements de gammes de pièces à emboutir entraînent des changements d'outils de presse qui pèsent plusieurs tonnes et les caristes doivent aller toujours plus vite pour éviter les arrêts de lignes. Aucun autre accident mortel n'a eu lieu depuis quatre ans mais il y a deux mois un accident extrêmement grave s'est encore produit : un travailleur renversé par un engin a dû être amputé des deux jambes.

La condamnation de la direction est une bonne chose. Tout le monde l'a ressenti ainsi, d'autant plus qu'elle cherche toujours, dès qu'il y a un accident, à faire retomber la responsabilité sur les travailleurs. Ses avocats ont d'ailleurs multiplié les procédures pour faire traîner les choses en longueur, comptant peut-être sur la lassitude des parents de la victime. Mais, même s'il a fallu quatre ans d'action en justice, les attendus du tribunal indiquent bien que la direction n'a pas respecté " l'obligation de sécurité " et " qu'elle aurait dû avoir conscience du danger auquel était exposé le salarié ". La direction, et elle seule, est responsable des accidents : c'est exactement ce que nous dénonçons depuis des années.

Partager