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Leur société
Jeux olympiques : Retour de flamme pour Sarkozy
Malgré l'impressionnant dispositif policier mis en place pour protéger la flamme olympique dans son relais parisien, elle n'a pu atteindre l'objectif prévu, terminant pitoyablement son parcours dans un bus transformé en bunker. On a pu se réjouir de voir ainsi la police de Sarkozy être ridiculisée par des manifestants, et se féliciter que des défenseurs des droits de l'homme aient su se faire entendre.
Dans ce concert de protestation se mêlaient des défenseurs sincères des droits de l'homme, qui militent partout où sont foulés au pied de tels droits, que ce soit au Tibet et dans toute la Chine, ou encore en Irak ou dans telle ou telle dictature africaine amie de la France, à de fieffés hypocrites, défenseurs, eux, de droits à géométrie variable, tels ces députés de droite qui s'étaient rangés parmi les protestataires aux côtés de leurs collègues élus de la gauche. Et même si cela est, et même si au final cela risque de ne pas changer grand-chose, on ne va pas se plaindre de voir Sarkozy dans l'embarras, contraint aujourd'hui de dire qu'il conditionne sa présence à la cérémonie d'ouverture aux Jeux de Pékin à la reprise des relations de la Chine avec le Dalaï Lama. Peut-être se contredira-t-il demain, comme il a contredit les propos de son ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, qui venait de déclarer que Sarkozy ne fixerait pas de conditions préalables à cette cérémonie.
Tout cela reste au niveau des gestes et des symboles. Et on retrouve, dans les débats qui agitent l'opinion sur l'attitude à prendre à l'occasion des ces Jeux ce même mélange de bonne foi, de sincérité, mais aussi d'hypocrisie, de duplicité et de bas calculs politiciens. D'un côté, par exemple, on évoque une compétition loyale entre sportifs de haut niveau, de liens fraternels qui se tisseront entre peuples. Mais sans avoir à trop gratter apparaissent les nationalismes, pour ne pas dire les chauvinismes. On a tout autant de mal à discerner ce qui relève de la confrontation sportive désintéressée et ce qui découle des rivalités commerciales entre sponsors qui, depuis longtemps ont transformé les compétiteurs en hommes-sandwichs, les stades et les vestiaires en panneaux d'affichages.
Quant à cette fameuse cérémonie d'ouverture, elle n'est rien d'autre que l'occasion pour des chefs d'État de parader sur fond de drapeaux et d'hymnes nationaux. Et peut-être, ici ou là, de servir d'intermédiaires afin d'obtenir des contrats en faveur de tel ou tel industriel que l'on retrouve nombreux, parmi les accompagnateurs des chefs d'État. Car ces Jeux olympiques, derrière le spectacle sportif qui leur sert de vitrine, sont une vraie foire, dans toutes les définitions du terme.