Un seul régime spécial à supprimer, celui de Bernard Arnault15/02/20232023Journal/medias/journalarticle/images/2023/02/Une-3_Pancarte_milliardaires_11_fevrier_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C42%2C800%2C491_crop_detail.jpg

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Un seul régime spécial à supprimer, celui de Bernard Arnault

Les députés ont voté le 10 février, en première lecture, par 181 voix pour, l’article premier du projet de loi de financement rectificatif de la Sécurité sociale relatif à la suppression des régimes spéciaux de retraite.

Illustration - Un seul régime spécial à supprimer, celui de Bernard Arnault

Il aura manqué 19 voix contre pour que cet article soit rejeté. En effet, 47 députés de la Nupes étaient absents ce soir-là.

Cet article prévoit que les principaux régimes spéciaux, ceux de la RATP, des industries électriques et gazières, dont EDF, des membres du CESE (Conseil économique social et environnemental) et de la Banque de France, disparaissent progressivement.

La rapporteuse Renaissance du texte, Stéphanie Rist, a invoqué sans rire une mesure d’équité. « Pourquoi est-ce qu’on veut supprimer les régimes spéciaux ? Parce qu’ils coûtent 1,8 milliard d’euros aux Français tous les ans », a déclaré de son côté le député macroniste Sylvain Maillard, dévoilant bien malgré lui une partie de la vérité. C’est bien pour faire des économies – sur le dos des travailleurs – que le gouvernement bataille dans ce sens depuis longtemps.

Pour tenter de faire passer la pilule, il a intégré dans son projet de loi une « clause du grand-père » : seuls les travailleurs recrutés à partir du 1er septembre 2023 à la RATP et dans la branche de l’énergie seraient concernés par le recul de l’âge de départ. Mais les syndicats rappelaient que cela n’est en rien une garantie pour les travailleurs recrutés avant septembre 2023. Ainsi des salariés de France Télécom avaient dû renoncer à cette clause lors d’une mutation.

En intégrant la suppression des régimes spéciaux, dès le premier article, le gouvernement pensait sans doute diviser les travailleurs pour mieux faire avaler tout le reste. Mais cela ne prend pas, car ils se rendent bien compte que quelle que soit leur corporation, leur statut, qu’ils soient du public ou du privé, ces deux ans de travail supplémentaire concernent tout le monde. Le seul régime spécial à supprimer serait celui des actionnaires des grandes entreprises, les Bernard Arnault et consorts, qui accumulent des milliards sur le dos des travailleurs et bénéficient des exonérations et subventions accordées par le gouvernement.

Cet article premier n’est rien d’autre qu’une provocation de plus, qui doit renforcer les rangs des grévistes et des manifestants.

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