Féminicides : un crime permanent06/09/20232023Journal/medias/journalarticle/images/2023/09/P8-2_2023_03_08_Manif_Femmes_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C42%2C800%2C491_crop_detail.jpg

Leur société

Féminicides : un crime permanent

Jeudi 31 août, en Savoie, une femme de 42 ans, Karen, a été assassinée à coups de machette par son ex-mari, en pleine rue et devant son enfant de 3 ans. Ce nouveau drame, qui vient s’ajouter à l’horrible liste des féminicides, était le 9e du mois d’août, et le 76e depuis le début de l’année.

Illustration - un crime permanent

Selon le ministère de l’Intérieur, 118 femmes ont ainsi été tuées en 2022 par leur conjoint ou ex-conjoint, soit une tous les trois jours. Dans l’immense majorité des cas, comme pour Karen, le conjoint ou ex-conjoint a tué parce qu’il ne supportait pas que sa femme le quitte et vive sans lui.

Les associations de lutte contre les violences faites aux femmes dénoncent, à juste titre, l’indifférence de l’État, les plaintes classées sans suite, le non-respect des ordonnances de protection, le manque de personnel formé pour accueillir correctement les femmes dans les commissariats. Elles dénoncent également la baisse des moyens pour héberger, protéger et accompagner les femmes avant qu’il ne soit trop tard. D’après la Fondation des Femmes, en France le budget alloué par femme se signalant pour violence conjugale a diminué de 25 % depuis 2019.

L’augmentation des moyens serait évidemment indispensable. En Espagne par exemple, l’État s’est doté d’un arsenal judiciaire, policier et humain spécifiquement consacré à ce fléau, auquel il consacre trois fois plus de moyens que l’État français. Cette politique a permis une baisse significative du nombre de féminicides, qui a chuté de 73 à 43 en 2020, même si elle n’a pas empêché leur recrudescence ces derniers mois et jusqu’à cet été, particulièrement meurtrier.

En finir pour de bon avec ces rapports détestables de domination et d’oppression qui sévissent dans les relations hommes-femmes impliquerait de balayer cette société basée sur l’exploitation, pourrie d’injustice et de violence. On ne peut évidemment pas attendre cela des gouvernements d’aujourd’hui. Au moins, que les mesures élémentaires de défense des femmes ne soient pas elles aussi victimes de leurs politiques d’austérité !

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