L’explication donnée à ces hausses par les grands groupes pétroliers et par le gouvernement est la hausse des prix du pétrole brut, et les mêmes accusent implicitement les pays producteurs d’en être responsables.

Pourtant, même si le prix du baril de pétrole a augmenté, il est aujourd’hui d’environ 85 dollars, équivalent à celui de janvier 2022, juste avant l’offensive russe en Ukraine. Or, à cette époque, les carburants étaient vendus 20 centimes moins cher. Alors pourquoi cette différence ? D’où peut venir la hausse actuelle, sinon de l’explosion des marges des raffineurs comme Total, Esso, BP, Shell, etc. ?

Les majors pétrolières possèdent depuis longtemps la plupart des grandes raffineries en Europe et en Amérique. Elles ont aussi la main sur la distribution des carburants dans de nombreux pays grâce à leur réseau de stations-service. Et ces positions hégémoniques leur permettent de s’entendre sur une politique des prix commune à l’échelle mondiale. Elles peuvent décider de les faire monter pour accroître leurs marges ou, comme c’est arrivé aussi, décider de les baisser pour empêcher tout autre groupe de venir les concurrencer.

En ce moment, ces majors accumulent des profits faramineux, et le gouvernement les couvre totalement. Si les prix des carburants atteignent à nouveau les sommets d’il y a un an et demi, peut-être Total rééditera-t-il son opération commerciale de ristourne, mais ce sera alors le bandit jouant au bienfaiteur avec l’argent qu’il vient de voler. Tous ces profits, faits sur le dos de la population, doivent être expropriés !