Un climatologue au Medef : vie réelle et profit mortel06/09/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/09/2875.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Un climatologue au Medef : vie réelle et profit mortel

À chaque rentrée, le grand patronat convoque dirigeants et journalistes à son université d’été. Ce spectacle médiatisé ne sert pas seulement au ­Medef pour présenter ses exigences au gouvernement et décerner bons et mauvais points aux ministres : le patronat veut aussi en faire une vitrine.

La mode étant à l’écologie, le Medef avait invité cette année Jean Jouzel, un climatologue de réputation internationale. Le scientifique s’est fait un devoir d’expliquer, preuves à l’appui, pourquoi il faudrait arrêter immédiatement tout investissement dans les énergies fossiles, pétrole, gaz et charbon, et s’orienter vers les énergies renouvelables. Faute de quoi, disait-il, comme l’ensemble de ses collègues scientifiques, le réchauffement climatique en cours s’emballera et on ira de catastrophe en catastrophe. Patrick Pouyanné, président de TotalEnergie et donc concerné au premier chef, était là. Après avoir écouté, il s’est contenté de répondre que, quels que soient les arguments scientifiques, la « vie réelle » allait continuer ainsi que la recherche de nouveaux puits et la production croissante d’énergie fossile. Il n’avait pas besoin d’ajouter que, jusqu’à aujourd’hui, c’est lui qui commande.

C’est bien là toute la question. Les démonstrations des climatologues, l’évidence même de la catastrophe en cours, les craintes et la bonne volonté des populations se heurtent au même mur : le pouvoir absolu de la classe capitaliste et de ses exécutants, les Pouyanné de tous les pays.

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