Médicaments : pas de pénurie pour les subventions06/09/20232023Journal/medias/journalarticle/images/2023/09/P9-1_Big_pharma_OK_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C74%2C800%2C525_crop_detail.jpg

Leur société

Médicaments : pas de pénurie pour les subventions

Depuis des mois, le gouvernement prétend lutter contre la pénurie de médicaments, un vrai problème, puisque le Sénat affirmait début juillet que 37 % de la population y a été confrontée.

Illustration - pas de pénurie pour les subventions

En 2022, plus de 1 500 médicaments auraient manqué dans les pharmacies, qu’il s’agisse de remèdes très utilisés comme le paracétamol, d’antibiotiques comme l’amoxicilline, ou de produits moins courants mais tout aussi essentiels pour les malades, comme des antidiabétiques ou des anticancéreux. Cette pénurie est d’ailleurs en aggravation constante, particulièrement depuis 2018.

En février 2023, en pleine épidémie de bronchiolite, une maladie potentiellement mortelle pour les nourrissons, le ministre de la Santé François Braun avait annoncé sans rire « la fin de la pénurie de paracétamol et d’amoxicilline dans deux semaines ». Il y ajoutait une autorisation d’augmentation des prix, mesure réclamée depuis longtemps par les laboratoires fabricants de génériques et le Medef, qui a été confirmée fin août par Matignon dans le cadre d’un New Deal de la fabrication des médicaments.

Le même Braun annonçait se pencher sur une liste de 450 médicaments « essentiels ». Macron s’y était mis en juin, visitant une usine en Ardèche, pour lancer la relocalisation des médicaments afin, disait-il, de réduire la dépendance face à la Chine et à l’Inde. En même temps, bien sûr, il annonçait des aides pour les industriels qui s’engageraient à fabriquer en France.

Le gouvernement n’est pas avare de déclarations, tout en se gardant bien de donner les raisons de cette pénurie. En réalité, ce n’est pas lui qui décide, mais les industriels du médicament, des trusts comme Pfizer, Sanofi, etc., riches à milliards. Ce sont eux qui décident d’augmenter ou de diminuer, voire de réduire la production de tel ou tel médicament en fonction de leurs espoirs de vente. Ce sont eux encore qui vendent aux pays les plus offrants. L’épidémie de Covid-19 en a été la démonstration éclatante, chaque État mettant des milliards sur la table pour obtenir des doses de vaccins. Évidemment, à un tel jeu, les pays les plus pauvres n’avaient pas le droit de jouer.

De tout cela Macron ne dit mot. Ses déclarations sur la relocalisation, la promesse de réduire la pénurie, ne servent qu’à justifier des subventions supplémentaires aux laboratoires. Pour les malades, ce seront des dépenses supplémentaires, à commencer par le doublement des 50 centimes de franchise sur chaque boîte de médicament.

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