Rentrée scolaire : zéro pointé06/09/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/09/2875.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Rentrée scolaire : zéro pointé

Macron et son ministre de l’Éducation s’agitent beaucoup en cette période de rentrée des classes. Il s’agit visiblement de camoufler derrière de grandes phrases le manque criant de moyens et la dégradation des conditions de travail et d’étude.

Le gouvernement n’a pas été avare d’annonces : soutien renforcé en 6e, remplacement des enseignants absents pour une courte durée. « Il y aura un enseignant devant chaque classe », a-t-il promis. Pour autant, aucun moyen supplémentaire n’a été alloué pour mettre en place ces mesures. Au contraire, puisque 1 200 postes ont été supprimés, en particulier dans le primaire. Des dizaines de classes ont été fermées, 162 rien qu’à Paris par exemple. Les nouvelles heures de soutien en français et en mathématiques en 6e ne sont rendues possibles que parce que les heures de technologie ont tout simplement été supprimées, et avec elles les postes d’enseignants, pour la plupart contractuels. Tout le monde sait qu’un véritable soutien aux élèves en difficulté passe par un encadrement plus important, des effectifs réduits, des heures régulières. Mais là n’est pas la préoccupation du ministère, uniquement obsédé par la maîtrise des dépenses. Aucune embauche n’est donc prévue, charge à ceux qui sont en poste de se débrouiller pour concrétiser les mesures annoncées.

La grande nouveauté de la rentrée 2023 est le dispositif Pacte pour les enseignants. Il consiste en une liste de missions, certaines déjà existantes, comme l’aide aux devoirs, d’autres nouvelles, comme l’engagement à remplacer les collègues absents. C’est cette mission qui est le véritable but du dispositif, car le ministère veut pouvoir dire que toutes les heures de cours seront assurées, peu importe dans quelles conditions. Alors que le manque d’embauches d’enseignants a conduit à supprimer dans les faits le pôle de remplaçants dédiés aux arrêts maladie ou autres, voilà qu’il faudrait à présent se remplacer les uns les autres au sein de l’établissement.

Mais, en cette rentrée, on semble être bien loin des 30 % de volontaires, annoncés comme un minimum par le précédent ministre, Pap Ndiaye. À tel point que le ministère s’est bien gardé de communiquer les chiffres, déclarant simplement qu’il « va falloir convaincre ». Même la carotte financière liée au Pacte est dérisoire : une augmentation de 100 euros pour tous, et entre 1 200 et 1 500 euros net par an suivant les missions effectuées, soit environ 120 à 150 euros par mois. C’est bien loin de la nécessaire revalorisation des salaires, d’autant que les agents administratifs et techniques, eux, ne toucheront rien, bien qu’ils soient évidemment indispensables au fonctionnement des établissements scolaires.

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