La droite défend les grands propriétaires31/10/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/11/une2309.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

La droite défend les grands propriétaires

Il a suffi que la ministre du Logement, Cécile Duflot, évoque l'éventualité d'une réquisition de logements vacants, pour qu'aussitôt des ténors de la droite montent au créneau.

La ministre comptait peut-être esquiver la critique en soulignant que la réquisition avait « été mise en oeuvre notamment lorsque Jacques Chirac était président de la République, parce que la crise était particulièrement difficile ». Eh bien, ça n'a pas marché ! L'actuel secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, serait prêt à l'admettre pour des situations d'extrême urgence et pour un temps « très bref », mais il ne peut s'empêcher de faire la grimace car « il y a dans la terminologie même de la réquisition de logements vacants cette idée selon laquelle on doit désigner des boucs émissaires en s'attaquant à la propriété ». Le pompon revient sans doute à Patrick Devedjian, président UMP du Conseil général des Hauts-de-Seine, pour lequel la réquisition, une idée « désastreuse », reviendrait selon lui à « donner un gros coup sur la tête au marché de l'immobilier ». Entre le coup de massue que constitue le manque d'un toit pour les sans-logis et un manque à gagner pour les requins de l'immobilier, il choisit les requins.

Non seulement la référence à Chirac ne calme pas les ardeurs de la droite, mais du point de vue des mal-logés, elle n'augure pas favorablement des mesures à venir. En effet, après l'arrivée de Chirac à la présidence, en 1995, le gouvernement avait présenté, à grand renfort de publicité, des plans de « réquisition », mais deux ans plus tard, moins de 1 200 logements avaient été mis à la disposition de familles. Les banques, les assurances, les fonds de placement, autrement dit les investisseurs institutionnels propriétaires des logements en question, reçurent une indemnisation équivalente à un loyer « au prix du marché » pour des logements vides qu'ils avaient choisis eux-mêmes parmi les plus vétustes, inoccupés depuis longtemps et nécessitant des travaux que l'État prit à sa charge.

La « réquisition » de Chirac n'est donc pas vraiment un modèle du genre !

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