Droit de vote des étrangers : Vers le renoncement ?31/10/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/11/une2309.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Droit de vote des étrangers : Vers le renoncement ?

Au congrès du PS, le nouveau premier secrétaire Harlem Désir a lancé du haut de la tribune : « Nous nous battrons pour le droit de vote des étrangers aux élections locales. C'est une question de dignité républicaine, d'égalité et de fraternité. » Nobles paroles, dans le droit fil de la promesse du candidat Hollande, qui disait vouloir accorder ce droit de vote pour les élections locales aux étrangers résidant légalement en France depuis cinq ans.

Mais Harlem Désir, comme d'autres leaders du PS, s'est bien gardé de préciser à quelle date cette loi sera soumise aux votes des assemblées ou à un référendum. Et ce n'est pas un oubli, comme ce n'était pas un oubli que le Premier ministre Jean-Marc Ayrault n'en ait même pas parlé dans son intervention.

La porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, a été plus précise et doute que le gouvernement soit en mesure de présenter cette loi avant... les prochaines élections municipales de mars 2014 !

Pourtant les sondages répètent que plus de 60 % des Français sont pour accorder ce droit aux millions d'étrangers dont les enfants nés en France peuvent voter, alors qu'eux ne le peuvent pas.

Le gouvernement se justifie en expliquant qu'il n'aura pas la majorité des 3/5 au Parlement pour faire passer la loi et qu'il lui faut convaincre d'abord des parlementaires, y compris dans les rangs de l'opposition. Mais si tel était vraiment son objectif, on verrait le Parti socialiste faire campagne sur cette question, défendre ses convictions. Mais autant on entend la droite vociférer sur cette question, Copé menaçant d'appeler les Français à descendre dans la rue, autant les socialistes se taisent.

Le droit de vote des étrangers aux élections locales figurait au programme de Mitterrand en 1981, dans celui de la gauche plurielle en 1997 et dans celui de Hollande en 2012. La promesse est maigre puisque le vote ne serait accordé qu'aux élections municipales après cinq ans de résidence en situation régulière, et sans possibilité d'être maire ou adjoint au maire. Eh bien, même sur si peu, le PS est en train de reculer au point que des ministres comme Valls disent qu'il est urgent de ne pas se précipiter.

Que des travailleurs qui enrichissent le pays, payent des impôts, n'aient pas le droit de vote à toutes les élections est un déni de droit.

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