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- Lutte ouvrière n°2309
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Renault -- Douai : Rétablissement des sanctions financières ?
L'usine Renault de Douai, qui fabrique le Scénic, n'a fonctionné que quatre jours en octobre, sous prétexte de baisse des ventes. Le directeur explique que l'usine produit 820 Scénic par jour pour 400 vendus.
On pourrait donc aisément baisser la cadence de moitié en répartissant le travail entre tous. On éviterait ainsi beaucoup de fatigue, de risques d'accidents dus aux cadences trop élevées. Et cela éviterait les pertes financières pour les travailleurs.
L'accord Renault d'indemnisation du chômage partiel prévoit le maintien de 70 % du salaire brut, soit 85 % du salaire net. 60 % de cette indemnisation sont financés par l'État, ce qui est déjà une bonne affaire pour Renault. Mais pas pour les travailleurs, qui perdront en moyenne plus de 200 euros sur leur salaire mensuel.
Plusieurs syndicats de Renault demandent l'application de l'APLD (Activité partielle de longue durée) qui est un accord plus favorable. En grande partie financé par l'État, il permet aux travailleurs de toucher 95 % de leur salaire net. Mais la direction refuse. Elle a invoqué le fait que les travailleurs n'avaient pas été suffisamment nombreux à se porter volontaires pour aller travailler en détachement à l'usine de Maubeuge (MCA). Déjà, 600 travailleurs de Douai sont détachés à Maubeuge, à 75 kilomètres de Douai. La direction de Douai en voulait 450 de plus, et elle n'a trouvé que cent volontaires !
Mais pourquoi faudrait-il accepter d'aller travailler plusieurs mois à Maubeuge, avec 150 kilomètres de plus par jour, et toutes les fatigues supplémentaires que cela entraîne, et sans indemnisation réelle ? Les travailleurs n'ont pas choisi le chômage partiel et Renault le leur impose parce que cela l'arrange. Alors Renault devrait payer, et pas seulement 95 % du salaire, mais 100 % ! Il en a les moyens sans même avoir besoin du secours de l'État. En tout cas, les travailleurs ont besoin de leur salaire, déjà bien insuffisant et qu'il n'est pas question d'amputer encore.