Répondant aux associations de défense des sans-logis qui manifestaient samedi 27 octobre pour réclamer la réquisition de 100 000 logements vides, la ministre du Logement, Cécile Duflot, s'est déclarée « extrêmement convaincue de la gravité de la situation ». Mais cette « conviction » n'entraîne pourtant pas de décisions immédiates.

La ministre a en effet ajouté : « S'il est nécessaire, je ferai appel à l'ensemble des moyens disponibles, la réquisition fait partie de cette panoplie. (...) Elle peut faire partie des dispositions à mettre en oeuvre ».

« S'il est nécessaire ! » Mais dimanche 28 octobre, un homme contraint de vivre à la rue a été retrouvé mort de froid à Paris. Un responsable du collectif Les morts de la rue, rappelait que, depuis le 1er janvier 2012, 280 sans-abri sont morts, car la pauvreté tue toute l'année, même si le froid, durant les mois d'hiver, aggrave encore la situation des plus démunis. Depuis quelques semaines, les associations qui s'occupent des sans-abri constatent une augmentation des demandes d'hébergement d'urgence, qui restent en grande partie sans solution. Sur 1 200 personnes qui appellent le Samu social, 400 ne trouvent même pas un tel hébergement.

Devant cette urgence, Cécile Duflot, au nom de l'ensemble du gouvernement socialiste, répond... par la prudence : la loi sur la réquisition des logements vides « peut s'appliquer » nous dit-elle.

Le minimum serait pourtant que cette loi s'applique sans attendre. L'association Droit au logement évalue à 2,39 millions le nombre de logements et locaux vacants en 2011 en France. Les logements vides existent et la loi le permet, alors qu'attend le gouvernement ?