Le gouvernement grec, s'il n'hésite pas réduire quasiment de moitié le niveau de vie des travailleurs, rechigne manifestement à poursuivre les quelques milliers de ses ressortissants qui possèdent des comptes non déclarés en Suisse et sont donc des fraudeurs présumés.

Il existe pourtant une liste de ceux qui ont déposé leur cagnotte à la banque HSBC. Cette liste avait en partie atterri au ministère français du Budget en 2009. Ce dernier l'avait alors transmise à son collègue grec.

L'administration grecque a d'abord dit qu'elle refusait de se servir d'une liste volée, puis qu'elle l'avait perdue, puis qu'elle l'avait redemandée à la France et pas encore récupérée...

Un journaliste, Kostas Vaxevanis, trouvant sans doute que la plaisanterie durait un peu trop, a finalement publié la fameuse liste samedi 27 octobre. Le lendemain la police était chez lui pour l'arrêter. Relâché dans la soirée il sera jugé le 1er novembre, comme quoi l'État peut parfois aller vite...

On trouve sur cette liste des entrepreneurs, dont certains avaient touché des aides de l'État, des bourgeois plus ou moins grands et quelques armateurs. Encore n'est-ce là que le menu fretin, mesquin au point de frauder. Car, crise ou pas, les grands armateurs grecs, bénéficiant d'un régime fiscal réellement paradisiaque et totalement légal dans le pays même, ont encore accru leur fortune cette année, augmentant leur flotte et leurs parts de marché.

La loi est faite pour les riches et les impôts pour les pauvres.