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- Lutte ouvrière n°2309
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Maison de retraite intercommunale Pantin (Seine-Saint-Denis) : Non à la suppression des postes d'infirmières de nuit !
Aucune infirmière la nuit pour s'occuper des 282 pensionnaires de la maison de retraite, voilà le projet du directeur annoncé en juin et qui devrait prendre effet à partir du 1er novembre. Ni les pensionnaires, ni leurs familles n'ont été consultés et c'est le personnel, scandalisé par cette décision, qui les a prévenus. Ce mépris, ce cynisme ne pouvait que mettre en colère les familles, qui payent chaque mois au moins 2 400 euros.
Le directeur considère que les aides-soignantes devront pallier l'absence des infirmières, sans se soucier de la sécurité des pensionnaires ni de l'aggravation des conditions de travail du personnel. Déjà, sur les 202 membres du personnel, environ 80 sont en contrat précaire et particulièrement touchés par les suppressions de postes multiples depuis plusieurs années.
Le président du conseil d'administration, maire PS de Pantin, appuyé par le maire du Pré-Saint-Gervais, lui aussi membre du PS, a accepté cette décision en la présentant hypocritement comme une « expérience » qui pourrait être remise en cause dans six mois. Cela veut-il dire qu'il faudrait qu'il arrive un drame ou un accident pour qu'il décide que les infirmières reviennent ?
À la rentrée de septembre, le personnel, soutenu par l'union locale et le syndicat CGT de l'établissement, a décidé de se mobiliser. Il a fait circuler une pétition, envoyé des lettres aux élus locaux, écrit aux familles, distribué des tracts sur les marchés et devant le centre commercial. La population, qui souvent connaît des pensionnaires, anciens voisins, collègues retraités, a montré sa sympathie et son soutien. Plusieurs personnes ont pris des tracts pour les afficher et les donner autour d'elles. Toutes étaient convaincues qu'une maison de retraite doit avoir assez de personnel pour assurer les soins et la sécurité, et aussi un peu d'humanité à l'égard de ces anciens travailleurs.
Le mercredi 24 octobre, un débrayage et un rassemblement ont été organisés devant la porte de la maison de retraite, où soixante-dix personnes se sont retrouvées, personnel et population au coude à coude. Plusieurs intervenants ont dénoncé cette décision scandaleuse qui rentre dans le cadre de la politique de suppression de postes hospitaliers imposée par le gouvernement et l'Agence régionale de santé.
Cette mobilisation a permis au personnel, aux familles et habitants du quartier de créer des liens et de réfléchir ensemble à comment on pourrait contrôler les décisions qui nous concernent. En trois semaines, ils ont réussi à se faire entendre.