Espagne avec le gouvernement Rajoy : Nouveaux coups contre les classes populaires06/01/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/01/une2266.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Espagne avec le gouvernement Rajoy : Nouveaux coups contre les classes populaires

Peu prolixe lors des élections emportées haut la main par le Parti populaire (le parti de droite, qui a succédé au PSOE en novembre dernier), Mariano Rajoy, le nouveau chef du gouvernement, n'a pas tardé à revenir sur le peu de promesses qu'il avait faites. Six jours après son investiture, il a annoncé l'augmentation des impôts, qu'il s'était engagé à éviter. Et tout le monde sait qu'avec les augmentations des prix qui s'ensuivront, un autre de ses engagements sera remis en cause : celui du maintien du pouvoir d'achat de tous les retraités.

Ces mesures s'ajoutent à d'autres, qui vont frapper encore plus durement les classes populaires. 20 milliards de coupes budgétaires s'ajoutent aux 16,5 milliards déjà annoncés pour les administrations publiques. Rajoy entend ainsi montrer aux marchés financiers qu'on peut compter sur lui pour ramener, ou faire semblant de ramener le montant de la dette à 4,4 % du PIB, quitte à faire payer durement la population laborieuse, pourtant déjà frappée par un chômage qui en touche 21,5 %.

Les ministères d'État perdront 8,9 milliards de leurs ressources. Pour celui du Développement, le plus touché, cela veut dire quasiment aucun investissement nouveau, donc des licenciements dans les entreprises qui vivent des commandes publiques. L'État central entend ne pas être le seul à réduire ses dépenses et la mise à contribution des Autonomies régionales, très endettées, est à l'ordre du jour. Là aussi, les économies se feront par des restructurations de services et les licenciements qui les accompagnent. Le président de l'Autonomie de Valence, aux mains du PP depuis très longtemps, une des plus endettées et qui avait annoncé une coupe budgétaire de 680 millions cet été, annonce aujourd'hui un milliard supplémentaire. « Dépenser moins et dépenser mieux », a-t-il le cynisme de commenter.

Avec ces coupes, les services publics déjà mis à mal vont encore se dégrader, d'autant plus que le non-remplacement des départs en retraite est prévu, sauf dans les secteurs dits « essentiels », comme la santé, l'éducation, où sera alors pourvu... un départ sur dix ! Les travailleurs du public vont voir leur charge de travail augmenter. Non seulement ils seront moins nombreux, mais en plus on leur demande maintenant de travailler plus, à savoir 37,5 heures, pour le même salaire qu'à 35 heures ! Par ailleurs, cette année encore leur salaire sera bloqué, après avoir été diminué de 5 % en 2010.

Mais les fonctionnaires ne sont pas les seuls frappés. Le salaire minimum, 641,40 euros, est lui aussi officiellement gelé, ce qui est un encouragement pour tous les patrons à économiser encore sur les salaires. D'ailleurs, une réforme concernant les salariés -- dite « réforme du travail » -- est en préparation, qui donnera plus de facilités au patronat pour flexibiliser l'emploi, embaucher et licencier au moindre coût. C'est aussi dans ce sens que le président du grand patronat a proposé les mini-emplois à 400 euros.

Face à ces attaques pour faire payer aux masses laborieuses les milliards que les banquiers ont joués dans la spéculation, les travailleurs ne peuvent pas compter sur les partis d'opposition comme le Parti socialiste PSOE, encore au gouvernement il y a quelques semaines, et dont le dirigeant actuel, Rubalcaba, s'est empressé de promettre qu'il sera « une opposition responsable ». Ils ne peuvent pas non plus compter sur les grandes organisations syndicales, qui viennent de répondre « présentes » à l'invitation qui leur a été faite de participer aux tables rondes de discussion, sans même avancer aucune exigence pour les travailleurs.

Les choses sont claires : pour payer la dette des capitalistes, Rajoy présente une note salée aux classes populaires. Il ne reste au monde du travail pour se défendre que la voie de la lutte.

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