SOS médecins La Rochelle : Suppression des gardes de nuit06/01/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/01/une2266.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SOS médecins La Rochelle : Suppression des gardes de nuit

L'agence régionale de santé (ARS) vient de décider de mettre fin au service de gardes de nuit qu'assurait SOS médecins sur La Rochelle, au nom de la maîtrise des coûts de santé et sous prétexte que les services de cette association seraient chers et inutiles.

SOS médecins assure des gardes 24 heures sur 24 à La Rochelle et dans quarante communes alentour, depuis 2008, pour le coût d'une visite à domicile. C'est ce service que l'ARS veut supprimer la nuit, dans le cadre d'une politique nationale. L'argument de l'ARS est que les véritables urgences nécessitent le Samu, tandis que les autres cas peuvent attendre un rendez-vous chez le médecin de ville le lendemain matin.

C'est oublier d'abord qu'un médecin au planning encombré ne proposera pas un rendez-vous dès le lendemain matin. Et surtout détecter, s'il s'agit d'une urgence, nécessite souvent la visite d'un médecin, et ne peut pas toujours être fait à distance, par téléphone, par le médecin régulateur, comme le prétend l'ARS.

Entre la fièvre bénigne, qui peut attendre, et l'infarctus ou l'accident de la route, du ressort du Samu, toute une variété de cas requièrent la visite rapide d'un médecin : ainsi, des douleurs abdominales peuvent annoncer une gastroentérite... ou une appendicite.

Alors, la disparition de SOS médecins va encore plus encombrer les Urgences de l'hôpital, dernier maillon de la chaîne, vers lesquelles seront obligés de se diriger tous ceux qui ont besoin d'un traitement ou d'être rassurés, quand un enfant a par exemple une otite ou une angine avec 40°C à quatre heures du matin.

Plus dangereux encore, le Samu, qui pouvait jusqu'ici renvoyer vers SOS médecins les cas les moins lourds, ne le pourra plus. Et comme les moyens du Samu n'augmenteront pas, le médecin régulateur devra effectuer un choix a priori parmi les urgences, par téléphone, et décider lesquelles ne sont pas vitales, sans même qu'un médecin puisse juger sur place de leur gravité réelle. Ce sera le cas non seulement la nuit mais aussi en journée, car SOS médecins disparaîtra complètement si les gardes de nuit n'ont plus lieu.

Ainsi, pour des économies de pacotille -- le remboursement par la Sécurité sociale de visites de nuit à domicile -- l'ARS, en application de la politique gouvernementale, poursuit la dégradation du service public de santé dans un domaine, les urgences, où les conséquences promettent d'être dramatiques.

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