Petit-Couronne (Seine-Maritime) : Pétroplus... de profit06/01/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/01/une2266.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Petit-Couronne (Seine-Maritime) : Pétroplus... de profit

Le 27 décembre, le directeur financier du groupe Pétroplus annonçait, par voie de presse et en guise de bons voeux à ses salariés, qu'il ne pouvait plus acheter de pétrole brut sur les marchés pour approvisionner ses raffineries, les banques refusant les crédits nécessaires. Cette annonce signifiait que plusieurs raffineries du groupe étaient menacées de fermeture à court terme.

Le site de raffinage de Petit-Couronne (près de Rouen) était déjà sous le coup d'un projet de plan social menaçant 120 emplois, mais là c'est l'ensemble de la raffinerie qui n'a plus de matière première pour fonctionner. La direction du site prétendait même ne pas savoir si elle allait pouvoir payer les salaires de décembre. Les travailleurs ont donc décidé de se mettre en grève et de bloquer les expéditions des produits fabriqués : essence, gazole, fuel et huiles.

Vendredi 30 décembre, la direction du groupe annonçait alors que trois de ses raffineries (Petit-Couronne près de Rouen, Anvers en Belgique et Cressier en Suisse) seraient arrêtées à partir du lundi 2 janvier jusqu'à une date indéterminée.

Pour les travailleurs de Petit-Couronne, il est maintenant encore plus évident que leur site est menacé de fermeture. Ce sont les 550 travailleurs de Pétroplus qui risquent de perdre leur emploi, sans compter le millier de salariés des entreprises sous-traitantes qui interviennent régulièrement dans la raffinerie.

Pour rappel, l'usine de Petit-Couronne a été rachetée à Shell par la firme suisse Pétroplus en 2008. Ce groupe, créé en 1993, a racheté peu à peu la plupart des sites dont les groupes du pétrole ne voulaient plus. L'affaire était profitable, puisqu'elle rapportait sans faire d'investissements dans les usines. Alléché par ces profits, le fonds d'investissement Carlyle a même placé des capitaux dans Pétroplus en 2005.

À la recherche de bénéfices toujours constants, Pétroplus a fermé deux raffineries entre 2008 et 2010, l'une en Angleterre à Teesside et la seconde en France à Reichstett.

Depuis lundi 2 janvier, la raffinerie de Petit-Couronne est en cours d'arrêt et les travailleurs, en colère, ne supportent plus d'être à la merci de ces groupes qui ont comme seul et unique souci de réaliser le maximum de bénéfices sur leur dos, quitte à sacrifier des centaines d'emplois du jour au lendemain.

Ils sont déterminés à se battre pour conserver leurs emplois car, comme tous les travailleurs, c'est leur travail et seulement leur travail qui leur permet de vivre chaque mois, eux et leur famille.

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