Déficit des hôpitaux : Le gouvernement est responsable06/01/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/01/une2266.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Déficit des hôpitaux : Le gouvernement est responsable

Fin décembre le ministre de la Santé Xavier Bertrand a annoncé le déblocage de 100 millions d'euros qui avaient été mis en réserve en début d'année pour aider les hôpitaux à assurer leurs missions dites d'intérêt général, comme les urgences ou la prise en charge des personnes en situation précaire.

Ces 100 millions d'euros seront remis aux Agences régionales de santé, qui les distribueront aux « établissements en difficulté financière, mais qui ont démontré leur capacité à réduire leurs charges et à mener les réformes nécessaires ». Mais réduire les charges et mener des réformes, dans le langage du ministre, cela veut dire supprimer le maximum de postes, quitte à dégrader encore plus la qualité des soins aux malades et les conditions de travail du personnel de santé. Et avec 9 800 postes en moins en 2009, près de 10 000 en 2010 et encore 15 000 en 2011, la grande misère des hôpitaux publics est bien une réalité.

Ce qui est encore plus scandaleux dans la décision de Xavier Bertrand, c'est qu'il décide le versement de 100 millions d'euros alors qu'il pourrait en verser 350, ce qui correspond au montant des crédits gelés en début d'année 2011. Il avait fait de même avec les crédits de 2010. En refusant donc de débloquer 250 millions, le gouvernement aggrave encore le déficit des hôpitaux publics que la Fédération hospitalière de France (FHF) chiffrait à 433 millions d'euros en 2010.

Au quotidien, les hôpitaux connaissent des difficultés financières qui ne se sont bien sûr pas arrangées avec la crise. En effet, pour s'agrandir et moderniser leurs bâtiments et leur matériel, ils doivent bien sûr pouvoir emprunter. Et comment emprunter auprès des banques ou de la Caisse des dépôts quand on présente un budget en déficit ?

Au lieu d'imposer encore plus d'austérité dans les hôpitaux, il faudrait utiliser des millions d'euros -- à commencer par ces 250 millions -- à les aider plutôt qu'à les enfoncer encore plus. Mais c'est bien le dernier des soucis de Bertrand et du gouvernement, pour qui la santé est une marchandise qui ne mérite pas plus.

Partager