Fichiers de police : Toujours plus de contrôle... sur la population06/01/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/01/une2266.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Fichiers de police : Toujours plus de contrôle... sur la population

Un rapport de deux députés, Delphine Batho, députée socialiste des Deux-Sèvres, et Jacques-Alain Bénisti, député UMP du Val-de-Marne, dénonce l'augmentation inquiétante du nombre des personnes fichées. Ainsi le fichier des empreintes génétiques (Fnaeg) regroupait 800 000 personnes en 2009, il en regroupe 1,79 million aujourd'hui, soit plus du double.

Le nombre des fichiers de police a également explosé. De 58 fichiers différents en 2009, il serait passé à 80 en 2011. On trouve des fichiers de toute sorte, de celui recensant les auteurs d'infractions sexuelles ou violentes à celui, révélé par le journal Le Monde en octobre 2010, intitulé MENS (minorités ethniques non sédentarisées) recensant les Roms interpellés. La députée des Deux-Sèvres dénonce d'ailleurs à ce propos « la persistance de mentions ethniques dans certains fichiers de la gendarmerie nationale ».

Car le problème n'est pas seulement l'augmentation du nombre de fichiers, mais l'absence de tout contrôle sur leur contenu... et sur leur utilisation. Même du point de vue légal, 45 % de ces fichiers seraient en attente de légalisation. Et nombre d'entre eux ne seront jamais « légaux ».

Un précédent rapport des mêmes parlementaires datant de 2009, qui dénonçait déjà le manque de contrôle et d'encadrement de certaines bases de données, avait abouti à des « recommandations ». Soixante pour cent des mesures proposées alors n'ont pas été prises en compte. Quant à la proposition de loi qui avait suivi le premier rapport sur l'encadrement législatif des fichiers, elle a été tout simplement enterrée.

Ce rapport a le mérite de révéler une (toute) petite partie de ce qui se trame dans les coulisses de la police. Tous ces fichiers en effet ne servent pas qu'à répertorier les gros délinquants, braqueurs ou meurtriers, ils servent aussi, comme le dénoncent un certain nombre d'associations, à ficher les « étrangers » ou encore... les militants ouvriers.

Mais penser contrôler la police à coups de recommandations ou de lois est une illusion, car tout l'appareil d'État bourgeois, police, armée et justice, a été construit justement pour échapper au contrôle de la population.

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