Il faudra défendre pouvoir d'achat et emploi !06/01/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/01/une2266.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Editorial

Il faudra défendre pouvoir d'achat et emploi !

Mieux que le baratin présidentiel à la télévision le soir du 31 décembre 2011, ce sont les hausses de prix en cascade, tombées dès le 1er janvier 2012, qui constituent les véritables voeux de Sarkozy. Une grande partie de ces hausses résulte de la décision du gouvernement d'augmenter le taux de TVA de 5,5 % à 7 % pour certains produits et services : transports, abonnements télé, hôtellerie-restauration, certains travaux du bâtiment ; d'une taxe nouvelle sur les sodas, ou du doublement de la taxation sur les contrats de complémentaire santé des mutuelles. S'y ajoutent les augmentations de prix du gaz et de l'électricité, qui dépendent également de l'État.

Puis, il y a toutes les autres hausses de prix, celles décidées par les industriels ou par les grandes entreprises de la distribution. Contrairement aux salariés dont les salaires, leur unique revenu, dépendent de leurs employeurs, les capitalistes ont toujours le choix de répercuter les hausses de prix qu'ils subissent sur les consommateurs. Comme en ont la possibilité les propriétaires bailleurs, qui ne cessent d'augmenter les loyers depuis plusieurs années.

Le seul impôt qui n'augmente pas en ce 1er janvier, c'est l'impôt sur la fortune.

Ces augmentations de prix ne résultent pas de mécanismes économiques abstraits. Elles sont toutes l'expression de la guerre menée par la classe capitaliste, directement ou par l'intermédiaire de l'État, pour restreindre sans cesse la part des salariés, des chômeurs, des retraités dans le revenu national.

Incapable de surmonter la crise de sa propre économie, la préoccupation de la classe possédante est de récupérer au détriment des classes exploitées de quoi continuer à s'enrichir.

Voilà ce qui a marqué l'année 2011. Voilà ce qui nous attend en 2012, du moins tant que les décisions et les initiatives sont monopolisées par la classe possédante et les responsables politiques qui la représentent.

Ces derniers essaient de nous passionner avec les élections de 2012. La présidentielle qui vient a en effet le pouvoir de décider qui, de Sarkozy ou de Hollande, va occuper le palais de l'Élysée. Mais elle n'affecte en rien les rapports de classe entre les possédants, le grand patronat et les banquiers, d'un côté, et la masse des exploités, de l'autre. Or, ce sont ces rapports-là qui comptent, pas la petite personne de celui qui occupe la présidence.

Alors, si nous voulons que l'année 2012 ne soit pas celle que les puissances d'argent nous préparent, il faudra nous en mêler.

La seule force capable de contrecarrer la toute-puissance de l'argent, c'est la force collective du monde du travail. Bien sûr, le chômage, la crainte des licenciements pèsent sur les salariés. Mais, aussi catastrophique que soit l'étendue du chômage, aussi nombreuses que soient les entreprises qui mettent à la porte une partie de leurs effectifs, voire la totalité quand elles ferment, la majorité d'entre elles fonctionnent, et elles fonctionnent grâce au travail des salariés.

Le grand patronat a beau essayer de gagner toujours plus d'argent avec toujours moins de travailleurs, ses profits, les dividendes des actionnaires, l'enrichissement de la classe capitaliste viennent en dernier ressort de la production, de la création de richesses et de services, de l'exploitation. En sont tirées même les sommes extravagantes que la classe capitaliste joue dans les opérations financières.

Alors, nous avons collectivement la possibilité d'arrêter la pompe à profit et à enrichissement.

Nous devrons nous mettre en mouvement pour le faire. C'est une question de vie ou de mort pour nous-mêmes, pour nos familles, pour toute une génération de travailleurs à qui la classe capitaliste n'a rien d'autre à offrir en cette période de crise que la dégradation de leur pouvoir d'achat, même s'ils conservent leur emploi, ou la perte de leur emploi et la chute inévitable dans la pauvreté.

Alors, contre les hausses de prix, il nous faudra imposer l'échelle mobile des salaires, l'indexation automatique de tous les salaires sur les hausses de prix constatées par la population elle-même, et pas par les officines gouvernementales.

Contre la menace de perdre son emploi, il faut imposer l'interdiction des licenciements et la répartition du travail entre tous, sans diminution de salaire.

Le grand patronat et les dirigeants politiques, de quelque étiquette qu'ils soient, finiront par nous convaincre, par leurs agissements, que nous n'avons pas d'autre choix que d'imposer ces objectifs vitaux.

Éditorial des bulletins d'entreprise du 2 janvier

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