Péages d'autoroutes : Bandits de grands chemins03/08/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/08/une2244.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Péages d'autoroutes : Bandits de grands chemins

En cette période estivale, les millions d'automobilistes qui empruntent les autoroutes peuvent constater que les prix des péages sont encore à la hausse : +2,24 % en moyenne, plus que l'inflation. En théorie, les tarifs sont encadrés sous le contrôle de l'État et leur augmentation ne peut dépasser l'inflation. Mais le gouvernement a accepté sans problème les nouveaux prix.

Les trois groupes qui se partagent les autoroutes en France, Vinci, Eiffage et Abertis, invoquent leurs investissements pour justifier ces hausses, y incluant même la rénovation des aires de repos ou bien l'installation de panneaux lumineux au-dessus des voies. Mais ils ne font là que leur travail !

Leurs chiffres d'affaires grimpent sans cesse ( 6,8 milliards d'euros en 2006, 8,1 milliards en 2010), avec des bénéfices à l'unisson (1,72 milliard d'euros). Bref, cela va très bien pour eux. La privatisation des sociétés d'autoroutes, commencée sous la gauche en 2002 et terminée en 2005 par Villepin, a été un véritable pactole pour ces géants du bâtiment.

Et l'État continue d'être aux petits soins avec les trusts gestionnaires des autoroutes, en leur accordant toujours plus de concessions. En 1990, le réseau routier payant représentait 5 515 km de long. Il s'étend désormais sur 8 847 km et est entièrement privatisé. Cette politique n'est pas prête de s'arrêter puisque il est de plus en plus question d'installer des péages sur certaines routes nationales, sous prétexte bien sûr de financer leur rénovation, et leur mise en 2x2 voies notamment. Le gouvernement vient ainsi d'accepter l'installation de six barrières de péages sur l'axe dit RCEA (Route Centre Europe Atlantique) qui relie l'Océan atlantique à Genève en traversant la France sur 1 000 km. Sans surprise, ce sont notamment Vinci et Eiffage qui se partageront les concessions accordées. Cela permet à l'État de se dégager de plus en plus de l'entretien des routes nationales, tout en faisant de nouveaux cadeaux aux trusts concessionnaires.

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