États-Unis : La dette de l'État crève le plafond, l'économie s'enfonce dans la crise03/08/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/08/une2244.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

États-Unis : La dette de l'État crève le plafond, l'économie s'enfonce dans la crise

Après avoir entretenu le suspense pendant de longues semaines, les parlementaires démocrates et républicains se sont finalement mis d'accord pour augmenter de 2 100 milliards de dollars le plafond de la dette de l'État américain. Ce plafond, fixé actuellement à 14 294 dollars (soit 9 994 milliards d'euros) avait été atteint le 16 mai dernier.

Depuis cette date, l'État américain ne pouvait plus, légalement, emprunter sur les marchés financiers pour financer ses dépenses et risquait donc de se trouver en situation de faillite, autrement dit en « défaut de paiement ». Aujourd'hui, 40 % seulement des dépenses de l'État fédéral américain sont financés par ses recettes fiscales, les 60 % restants le sont par des emprunts sur les marchés financiers. L'État américain peut donc désormais à nouveau emprunter 2 100 milliards de dollars ce qui devrait lui permettre de tenir, si l'on en croit la presse, jusqu'en 2013.

Ce n'est pas la première fois que l'État américain se trouve ainsi dans l'obligation de crever le plafond censé limiter son recours à l'emprunt. Depuis 2000 il l'a, par paliers, augmenté de 140 %, pour financer l'explosion du déficit du budget fédéral dû, notamment, aux dépenses occasionnées par les guerres d'Irak et d'Afghanistan, par les réductions d'impôt des classes riches et, depuis 2008, par le sauvetage des banquiers et des assureurs mis à mal par leurs propres spéculations, et des trusts industriels menacés de faillite. Cela avec, à chaque fois, la bénédiction des parlementaires démocrates et républicains.

Cette fois, à un an de l'élection présidentielle, cette question a donné lieu à une partie de bras de fer entre les représentants des deux partis sur le choix des mesures destinées à réduire le déficit du budget public, les républicains s'opposant à des augmentations d'impôt des plus riches, les démocrates essayant de ne pas trop amputer les dépenses. Finalement, comme c'était prévisible, ils sont tombés d'accord pour s'en prendre aux classes populaires. C'est le démocrate Obama qui a été élu, mais ce sont les républicains qui mènent la barque.

Le texte voté le 3 mai par le Congrès américain prévoit un plan d'économie d'environ 2 500 milliards de dollars en dix ans. Une baisse des dépenses de 917 milliards est d'ores et déjà programmée. Un plan supplémentaire d'économie de 1 500 milliards doit encore être négocié entre républicains et démocrates et soumis au vote du Congrès avant la fin de l'année.

Dans la mesure où aucun des deux camps ne remet en cause la politique de soutien aux banquiers, aux grandes entreprises industrielles, aux classes riches en général, qui continue à creuser le déficit, il n'y a aucun doute que c'est sur la population que reposera l'essentiel, sinon tous les sacrifices demandés.

Si l'on en croit leurs premières réactions, les marchés financiers ont accueilli l'accord intervenu avec une certaine défiance.

Cet épisode est en tout cas significatif de la fuite en avant sur le plan financier de l'État américain déversant des milliards, sans que cela profite au développement de l'économie. Mais qu'importe aux financiers si cela leur sauve la mise. Première économie mondiale ou pas, et comme en Grèce, toutes les mesures d'économie prises sur le dos des populations n'amélioreront pas la situation. Au contraire même... et plus dure sera la crise.

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