C'est pas tout rose pour les saisonniers03/08/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/08/une2244.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

C'est pas tout rose pour les saisonniers

Une nouvelle enquête de la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC) sur les travailleurs saisonniers donne quelques chiffres démonstratifs sur leurs conditions de travail.

Les travailleurs saisonniers, plus d'un million pendant l'été, sont avant tout des jeunes, les trois-quarts ont moins de 23 ans. Deux tiers d'entre eux travaillent dans le secteur de l'agriculture, les autres dans l'hôtellerie, les cafés et restaurants, sur les plages, dans la distribution, etc. Beaucoup sont étudiants. L'étude porte principalement sur cette population, même si parmi les saisonniers se trouvent aussi chaque année des chômeurs, des travailleurs immigrés notamment, clandestins ou non, venus par exemple du Maroc et de Tunisie et que certains patrons exploitent de façon éhontée.

Beaucoup de jeunes témoignent de la difficulté croissante, d'année en année, à trouver des emplois saisonniers. 53 % d'entre eux (au lieu de 41 % dans une précédente enquête réalisée en 2007) travaillent non pour un complément de revenus, mais simplement pour vivre pendant le reste de l'année. Avec l'augmentation de la précarité, le job d'été devient essentiel... et ses conditions plus difficiles.

L'an dernier, 16 % des saisonniers répondant à l'enquête ont carrément travaillé sans contrat de travail, soit une augmentation de deux points en trois ans. D'après des témoignages, tel patron voulait payer un travailleur en chèques-cadeaux, tel autre, pour avoir moins de cotisations sociales à payer, voulait que son employé, qui faisait la plonge dans son restaurant, prenne le statut d'auto-entrepreneur !

Malgré une limite légale fixée à 48 heures de travail par semaine, les heures supplémentaires non payées ont été la règle et presque un travailleur sur cinq n'a pas même eu un jour de repos dans la semaine. Obligés de dormir près de leur lieu de travail, certains se sont entassés à neuf dans 45 mètres carrés mis à leur disposition par une exploitation agricole.

Nul doute que cet été encore, les saisonniers auront à défendre leurs droits et leurs conditions de travail.

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