- Accueil
- Lutte ouvrière n°2244
- Disneyland : L'envers du décor
Dans les entreprises
Disneyland : L'envers du décor
Durant la période estivale, le parc Disneyland de Paris situé à Marne-la-Vallée devenu la première destination touristique d'Europe, est ouvert tous les jours jusqu'à 23 heures au lieu de 20 heures le reste de l'année.
La magie Disney qui fait le bonheur des enfants, est assurée quotidiennement par 14 500 salariés. Sur cet effectif, plus de 2 000 sont en CDD. Et sur les 12 500 en CDI, 13 % sont à temps partiel, la très grande majorité travaillant entre 16 et 28 heures par semaine.
Les salaires y sont bas puisqu'un quart des travailleurs gagnent moins de 1 500 euros bruts. D'après le bilan social 2010, les dix salaires les plus élevés ont augmenté en moyenne de 16 %, soit une augmentation mensuelle d'environ 1 485 euros. Philippe Gas, le PDG d'EuroDisney, a touché la bagatelle de 1 200 000 euros en 2010, soit 100 000 euros par mois, l'équivalent du salaire de 70 employés du parc à temps plein, ce qui n'est rien à côté de celui de Robert A.Iger, le PDG de Walt Disney, qui aurait gagné 21 millions de dollars en 2010.
Si les salaires ne sont pas à la fête, les conditions de travail ne le sont pas non plus. En 2009, le médecin du travail avait alerté sur les accidents qui « progressaient en fréquence et en gravité ». Depuis, rien ne s'est amélioré. Le dernier bilan social a montré que le nombre d'accidents du travail continue d'augmenter, au point que le taux d'accidents à Eurodisney est plus élevé que dans le Bâtiment.
Bien sûr, le PDG d'Eurodisney répète que « la sécurité est notre priorité ». Mais lorsque le Comité d'hygiène et sécurité a demandé une enquête indépendante, suite à un accident en avril dernier -- un touriste a été gravement blessé par un élément de décor --, la direction s'y est opposée et le tribunal vient de lui donner raison.
C'est l'autre face de la magie Disney. Reste que l'âge moyen des salariés est de 35,5 ans et que 20 % d'entre eux ont moins de 25 ans. Voilà qui donne espoir pour les luttes à venir.