Veninov -- Vénissieux (Rhône) : Une fermeture programmée03/08/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/08/une2244.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Veninov -- Vénissieux (Rhône) : Une fermeture programmée

Le 21 juillet, le tribunal de commerce de Nanterre a décidé de mettre en liquidation judiciaire le groupe Alkor-Venilia, auquel appartient l'usine Veninov de Vénissieux. Les premières lettres de licenciement doivent être envoyées fin juillet. En fait, depuis un an, les travailleurs s'y attendaient.

L'usine de Vénissieux, fondée en 1874 pour fabriquer les premières toiles cirées, avait plus tard créé et fabriqué le Vénilia adhésif. Elle a compté jusqu'à 1 200 salariés. Après plusieurs rachats et plans sociaux, ils ne sont plus que quatre-vingt-dix salariés, qui produisent principalement des nappes plastifiées, dont l'usine de Vénissieux est le premier fabricant européen. Le groupe, qui emploie 550 personnes, a deux autres usines en Grande-Bretagne et aux Pays-Bas, et huit établissements commerciaux.

Depuis décembre 2010, il n'y a eu que quelques semaines de travail, entrecoupées de longues périodes d'interruption, sous le prétexte que l'argent manque pour acheter les matières premières alors qu'il y a des commandes. Plusieurs fois, les salaires ont été versés avec beaucoup de retard, les travailleurs étant laissés dans l'incertitude. Fin décembre, la relance du travail avait été financée par un prêt de Gordon-Brothers, qui a exigé des garanties qualifiées de « déraisonnables » par le tribunal, qui a émis des soupçons d'« actes frauduleux ».

Début juillet, le groupe a été placé en redressement judiciaire, et les salaires ont pu être versés par l'AGS (assurance de garantie des salaires). Le 21 juillet, aucun repreneur ne s'étant manifesté, la liquidation judiciaire a été prononcée.

Depuis près d'un an, les travailleurs de Veninov se battent pour empêcher cette liquidation, qui les liquide du même coup : occupation pour empêcher les stocks de partir, manifestations. La municipalité a apporté son soutien et est intervenue auprès des autorités. Jeudi 28 juillet a encore eu lieu un rassemblement sur le parking de l'usine où près de deux cents personnes, familles, élus, militants, retraités de l'usine et habitants de Vénissieux sont venus exprimer leur soutien.

Sceptiques sur la possibilité de trouver un repreneur et sur ce qui pourrait sortir des tables rondes prévues, les travailleurs licenciés occupent l'usine jour et nuit durant tout l'été pour empêcher que les machines et le stock restant soient déménagés. Ils ne veulent pas se laisser licencier en silence. Le sentiment qui prédomine est la colère contre le gâchis dont ils sont victimes.

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