Israël : Les manifestations contre la vie chère s'amplifient03/08/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/08/une2244.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Israël : Les manifestations contre la vie chère s'amplifient

Commencée il y a trois semaines, la mobilisation contre la hausse des prix, et particulièrement celles de l'immobilier et des loyers, ne cesse de prendre de l'ampleur.

Samedi 30 juillet, au moins 150 000 personnes manifestaient pour la « justice sociale » dans toutes les villes du pays. Il faut remonter en 1982, c'est-à-dire aux grandes manifestations contre l'intervention israélienne au Liban, pour trouver des chiffres aussi importants. Le mouvement qui avait débuté par l'installation de quelques tentes dans une avenue de Tel Aviv s'étend maintenant sur un kilomètre et demi ! Et lundi 1er août, 150 000 employés municipaux (dans un pays de 7,5 millions d'habitants) se sont mis en grève pour les mêmes revendications.

C'est dire que le ras-le-bol de la population est à son comble. Alors que le gouvernement se vante du taux de croissance de 5 % de l'économie du pays, les conditions de vie des travailleurs n'ont cessé de se détériorer ces dernières années. Les salaires n'ont pratiquement pas augmenté tandis que l'inflation s'est envolée : 16 % ces cinq dernières années, et même près de 30 % pour les seuls produits alimentaires. L'appauvrissement de la population est bien réelle. Selon le Bitouah Leoumi, la Sécurité sociale israélienne, 25 % des Israéliens vivent en dessous du seuil de pauvreté. Même un couple avec deux salaires peut se retrouver dans le besoin.

La politique mise en oeuvre par les gouvernements de droite et soutenue par la gauche travailliste, a consisté en une série de privatisations et de baisse des crédits pour les services publics mais sans jamais toucher aux possibilités d'enrichissement de quelques grandes fortunes. Les hôpitaux, les transports publics, les écoles sont à l'abandon, les crèches publiques deviennent rares. Évidemment les dépenses militaires ou celles consacrées à ériger le mur de séparation entre Israël et la Cisjordanie pèsent beaucoup dans le budget de l'État, ainsi que les aides réservées aux colons qui vont s'installer en territoire palestinien.

Pour l'instant, le gouvernement a promis la construction de 50 000 logements sociaux, mais les travaux ne commenceront pas avant sept ans. De quoi motiver pour la continuation du mouvement qui, comme à Nazareth, regroupe Juifs et Arabes israéliens.

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