Île de La Réunion : À peine Apparu, sitôt reparti03/08/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/08/une2244.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Île de La Réunion : À peine Apparu, sitôt reparti

Benoist Apparu, secrétaire d'État au Logement, est passé à la Réunion les 25 et 26 juillet. Interrogé par la chaîne de télévision Réunion Première, il s'est déclaré satisfait du nombre de logements produits en 2010, à savoir 4 500, dont la moitié serait des logements sociaux. C'est, a-t-il précisé, pas loin de l'objectif des 5 000 que l'État s'était fixé. Sauf que c'est très loin des besoins de la population. À la Réunion, 30 000 personnes n'ont pas de logement décent ou pas de logement du tout.

Apparu a ensuite disparu, refusant de recevoir les représentants des organisations syndicales du bâtiment. Dans cette profession 10 000 salariés ont perdu leur emploi ces deux dernières années. C'est dire le nombre de travailleurs disponibles dans cette profession. Les besoins pourraient donc être satisfaits.

Mais si Apparu a tourné le dos aux travailleurs, il a ouvert les bras aux siens, aux représentants du patronat local. La première journée du secrétaire d'État a été consacrée à la visite du nouveau chantier de construction à Beauséjour dans la commune de Sainte-Marie, en présence du préfet et du maire de droite de la ville. Ce chantier a été confié à la filiale immobilière Cbo Territoria, dépendant du plus riche capitaliste de l'île, Dechateauvieux, qui bénéficiera des avantages de la loi de défiscalisation.

L'an passé, le gouvernement avait en effet déclaré que la défiscalisation devait aussi profiter à la construction de logements sociaux. Il reconnaissait ainsi par la bande, les effets pervers de la loi, car pour pouvoir bénéficier de la défiscalisation les promoteurs délaissaient le secteur du logement social, où la loi ne s'appliquait pas. Eh bien, aujourd'hui, Dechateauvieux peut à la fois construire et des logements sociaux et des logements hauts de gamme, et en récolter les fruits défiscalisés, avec d'autant plus de profits que les travaux vont se faire sur des terres agricoles lui appartenant, reconverties en terres constructibles.

La Réunion est le troisième département français où le prix du mètre carré est le plus cher, après Paris et la région Paca... un gisement formidable pour les capitalistes. Par tous les bouts ceux-ci en profitent sans que cela améliore la situation du logement populaire.

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