Vidéosurveillance dans les écoles : Surveiller n'est pas instruire01/06/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/06/une-2235.gif.445x577_q85_box-0%2C12%2C166%2C228_crop_detail.png

Leur société

Vidéosurveillance dans les écoles : Surveiller n'est pas instruire

La Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) a demandé à cinq établissements scolaires d'adapter leur système de vidéosurveillance. Cette notification donne raison aux associations de parents et d'enseignants qui avaient signalé à la CNIL que les élèves de ces établissements étaient constamment sous le regard des caméras, dans la cour, les couloirs, le préau, le foyer des élèves, etc. La CNIL trouve qu'il s'agit là « d'une collecte excessive de données ».

Eric Ciotti, député et président du Conseil général des Alpes-Maritimes, département qui a installé 279 caméras dans 69 de ses 72 collèges, a aussitôt répliqué que ce n'était pas les caméras qui attentaient à la liberté, mais la délinquance... Air connu et maintes fois chanté par ce politicien, qui a fait sa (petite) réputation sur l'installation généralisée de caméras de surveillance et les déclarations enflammées sur la « lutte contre la délinquance ».

La « lutte contre la délinquance » n'est heureusement pas encore à l'ordre du jour dans les cours de récréation. En revanche l'encadrement des enfants et des adolescents, la présence d'adultes compétents, la pression morale qu'ils exercent sont la meilleure prévention contre les incidents, fréquents, et les drames, pour l'instant rares, survenant dans les établissements scolaires. De plus, une école n'est pas une prison, c'est-à-dire un lieu où des caméras empêchent les usagers de « mal faire », mais un endroit où on est censé leur apprendre à « bien faire ».

L'éducation des jeunes est un objectif hors de portée d'un système vidéo, et plus encore d'un député UMP. Et de surcroît il est de plus en plus difficile à atteindre au fur et à mesure que le gouvernement supprime des postes dans l'Éducation nationale.

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