Aide à domicile dans l'Aube : Associations liquidées = emplois supprimés = familles abandonnées01/06/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/06/une-2235.gif.445x577_q85_box-0%2C12%2C166%2C228_crop_detail.png

Dans les entreprises

Aide à domicile dans l'Aube : Associations liquidées = emplois supprimés = familles abandonnées

Dans l'Aube, la fédération de l'ADMR (Association départementale d'aide à domicile en milieu rural) a annoncé, début mai la liquidation de 17 des 33 associations d'aide à domicile en milieu rural des personnes âgées, des familles et des handicapés. Les associations rescapées reprendraient tous les secteurs du département concernés par ces disparitions.

Cela se traduirait par le licenciement de 264 salariées sur les 740, sans aucun engagement vis-à-vis des salariées, et une sorte de promesse que les personnes dépendantes et les familles continueront à être prises en charge pendant la restructuration, sauf pour les bénéficiaires de prestations dites « de confort ». Tout cela se déroule en dehors du cadre juridique d'un plan de sauvegarde de l'emploi, bien que les 33 associations soient regroupées dans une Unité économique et sociale.

C'est Clymats d'Entreprises, une association lyonnaise spécialisée dans le conseil auprès des associations, qui a été chargée depuis plusieurs mois par la direction de l'ADMR de l'Aube de ce grand n'importe quoi.

Pour se justifier, celle-ci annonce un nouveau déficit en 2010, cette fois de un million d'euros. Elle explique que le plan Borloo a supprimé des exonérations de charges pour les associations, ce qui a augmenté de 12 % le coût du service. De plus, le Conseil général de l'Aube, qui attribue l'APA, l'allocation personnalisée d'autonomie, n'a pas revalorisé le tarif horaire depuis trois ans, qui est devenu inférieur au coût réel des heures effectuées.

L'ADMR n'est pas en reste, avec sa directrice qui stigmatise les syndicats qui refusent de revoir à la baisse la convention prévoyant notamment de rembourser aux salariés les frais des kilomètres parcourus entre le domicile et le lieu de travail, estimant sans doute qu'un salaire mensuel de 700 euros par mois est encore excessif ! La direction a même osé mettre en garde les bénéficiaires « contre les risques du travail au noir », précisant que « l'ADMR a pour objectif de vous protéger, notamment, de la maltraitance, de la non-interruption du service » !

Les aides-ménagères et les travailleuses d'intervention sociale et familiale, pour la plupart à temps partiel, sont révoltées et se sont retrouvées le lundi 23 mai à La Chapelle-Saint-Luc, devant le siège de la fédération ADMR afin de se faire entendre, pendant que le tribunal de grande instance de Troyes statuait à huis clos, association par association.

Le lundi suivant, le 30 mai, le tribunal de grande instance mettait en redressement judiciaire quinze associations. Ce jour-là, une manifestation à l'appel de FO, de la CGT et de la CFDT rassemblait, à Troyes cette fois, plus d'une centaine de grévistes criant « L'aide à domicile, c'est utile, non aux licenciements » ou « Les ADMR sont en colère ». Le rendez-vous avec le président du Conseil général de l'Aube n'ayant rien donné de satisfaisant, tout le monde s'est quitté en se donnant des rendez-vous pour la suite.

Chacune des 33 associations doit élire deux délégués, qui se réuniront à Troyes et prépareront la suite de la mobilisation avec notamment pétition, grève et manifestation.

Partager