Parti socialiste : Un programme vide et qui, de toute façon, n'engage personne01/06/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/06/une-2235.gif.445x577_q85_box-0%2C12%2C166%2C228_crop_detail.png

Leur société

Parti socialiste : Un programme vide et qui, de toute façon, n'engage personne

Le 28 mai, quelque 1 500 délégués du Parti socialiste ont adopté à la quasi-unanimité à main levée son « projet », après consultation des adhérents.

Dans les 51 pages de ce projet détaillé du PS intitulé Le changement, il n'est pas facile de déceler des mesures qui seraient un tant soit peu favorables au monde du travail. Il est question de créer 300 000 « emplois d'avenir » dans les secteurs « d'innovation sociale et environnementale ». Mais ces 300 000 « sur cinq ans, dont la moitié en 2012 », sont dérisoires au regard du nombre des jeunes chômeurs. Le gouvernement actuel se montre bien plus « ambitieux » quand il s'agit de supprimer des emplois dans les services publics, sans relâche d'année en année !

Dans le projet du PS, il n'est d'ailleurs nullement question de renoncer à l'avenir à de telles suppressions d'emplois liées aux économies budgétaires. Les patrons n'auront pas à se gêner pour vider les caisses de l'État, puisque le projet du PS garantit le maintien des exonérations de cotisations dont ils bénéficient actuellement, dès lors que leur entreprise n'utilisera pas un quota « trop élevé » d'emplois précaires, ce qui reste dans le flou.

De telles zones d'ombre figurent au fil des pages de ce projet et elles ne relèvent pas de maladresses : elles permettront au futur candidat de prendre plus facilement ses aises.

Ainsi, à propos du smic, il n'est pas question de reprendre la proposition qui figurait en 2007 dans le projet socialiste défendu par Ségolène Royal, qui proposait que ce salaire minimum (brut) soit fixé à 1 500 euros.. Le programme actuel du PS n'avance plus aucun chiffre. Il y est seulement question d'une « revalorisation » qui devrait être « engagée après des années d'abandon par la droite ». Ainsi, le candidat socialiste n'aura même pas besoin de renier une promesse, comme l'avait fait Royal après la présidentielle de 2007.

Chacune des tendances du PS a déjà proclamé que le projet n'engage pas le candidat. Même Martine Aubry, qui tient en principe les rênes du PS, le reconnaît à mi-mot. Après avoir affirmé qu'on « ne peut être candidat du PS si on ne soutient pas le projet », elle a ajouté que « chaque candidat peut mettre l'accent sur telle ou telle partie, aller plus loin sur certains sujets ».

Ainsi Moscovici, nouveau postulant à la primaire du PS, se verrait bien ajouter sa patte personnelle au projet. Quant à Hollande, il préfère rendre hommage à un texte qu'il qualifie de « cadre cohérent, sérieux ». Mais c'est pour ajouter qu'il appartiendra au candidat de « compléter et éventuellement supprimer » certaines mesures. D'accord avec Ségolène Royal, qui voit dans le projet socialiste « un socle », « une base », « une boîte à outils ».

Alors, il ne faudrait pas que les électeurs attachent plus d'importance au projet « socialiste » que les candidats n'en attachent eux-mêmes.

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