Espagne : Une bouffée d'air et une effervescence communicative01/06/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/06/une-2235.gif.445x577_q85_box-0%2C12%2C166%2C228_crop_detail.png

Dans le monde

Espagne : Une bouffée d'air et une effervescence communicative

Un des aspects des campements est l'effort fait pour que rien ne puisse laisser penser qu'il s'agit de jeunes en goguette ou ivres : nettoyage deux fois par jour, interdiction de l'alcool, structures décorées et slogans qui marquent la volonté de donner une autre image de la jeunesse que celle qui existait jusqu'ici.

Un des slogans populaire est « No es botellón, es la Solución » (Ce n'est pas une beuverie, c'est la Solution). Cet aspect du mouvement du 15-mai a contribué à ce que les indignados gagnent la sympathie de militants syndicalistes, de travailleurs et de familles qui viennent assister aux assemblées. La volonté de s'opposer aux partis politiques, le pacifisme affiché est partout présent. Et ce alors que les slogans des manifestations sont sans tendresse pour les banquiers et les politiciens, vertement vilipendés.

A propos des banques, par exemple, lors de la manifestation du dimanche 29 mai à Séville, qui a regroupé 20 000 personnes, des groupes de participants s'arrêtaient devant chaque agence de banque (et elles sont nombreuses dans le centre-ville) pour crier en les montrant du doigt : « Encore une caverne d'Ali Baba, allons chercher les 40 voleurs. » Parfois des groupes entraient dans certaines agences en levant les mains et en criant : « C'est une attaque, c'est nous qui sommes volés. » Et l'un des slogans les plus populaires est : « Ce n'est pas une crise, c'est un vol. »

Les politiciens sont traités de voleurs sous la forme d'un slogan repris partout : « Il n'y a pas assez de pain pour autant de chorizos » (le mot chorizo signifiant « voleur » en argot). Un slogan sur la démocratie dit : « Ce n'est pas la démocratie, c'est Botin », Botin étant un banquier reçu par les différents gouvernements, et notamment le gouvernement socialiste.

Tous ces slogans, repris par des milliers de jeunes, étudiants, chômeurs, avec des gens sur les trottoirs qui applaudissent ou sourient, contribuent à alimenter les discussions dans les rues, les bars et les boutiques et redonnent le moral à bien des militants.

C'est cela la richesse de ce mouvement jeune et effervescent, qui redonne moral à tous ceux qui pensent que les conséquences de la crise pour les classes populaires ne sont pas une fatalité

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