Saint-Alban (Haute-Garonne) : De l'amiante à ciel ouvert en banlieue toulousaine !01/06/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/06/une-2235.gif.445x577_q85_box-0%2C12%2C166%2C228_crop_detail.png

Dans les entreprises

Saint-Alban (Haute-Garonne) : De l'amiante à ciel ouvert en banlieue toulousaine !

Il aura fallu que cinq des quatorze travailleurs de l'entreprise de démolition Gerlero fassent valoir leur droit de retrait jeudi 26 mai, et alertent le syndicat CGT de la construction, pour qu'on apprenne que 400 à 500 tonnes de déchets amiantés sont stockés à ciel ouvert, dans une zone habitée à quelques kilomètres du centre-ville de Toulouse.

L'entreprise Gerlero et fils se trouve en effet dans une zone industrielle à proximité de deux hypermarchés, voisine d'habitations et d'une crèche désaffectée mais qui il y a peu fonctionnait encore !

Et pourtant cela fait des mois que le médecin du travail comme la société de certification avaient signifié au patron « l'état de dégradation avancée » des sacs de déchets posés en plein air à même le sol, comme le « danger grave et imminent pour les salariés et pour les riverains et commerces tout autour en fonction des vents dominants », qui sont fréquents et soutenus dans la région.

Le témoignage de travailleurs qui ont osé parler permet aussi d'entrevoir des pratiques d'enfouissement sauvage de déchets amiantés, dans plusieurs sites de la région, sur ordre de la direction.

Que ce soit au niveau local, régional ou national, personne ne peut plus faire semblant d'ignorer les risques mortels que l'amiante (dégradé qui plus est) fait courir aux travailleurs qui le manipulent sans protection adaptée ainsi qu'à tous ceux qui respirent ses particules dans l'air.

Des travailleurs ont été suffisamment nombreux à le payer de leur vie depuis le début du 20ème siècle. Ceux de Gerlero ont mille fois raison de ne pas vouloir y laisser leur peau, ni celle des autres, et sans doute aussi leur emploi.

Que le patron justifie son indifférence criminelle par des difficultés financières depuis 2008 est évidemment révélateur de ce que ce système, mû par le seul appât du gain, peut engendrer comme comportements, dans lesquels la vie humaine compte pour du beurre.

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